Au Maroc, l’envolée des prix de l’huile d’olive inquiète

8 mars 2025 - 23h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Alors que le Maroc a intensifié ses importations d’huile d’olive afin de surmonter la crise oléicole, la Fédération Interprofessionnelle marocaine de l’Olive estime que ce n’est pas la solution idéale.

« La situation actuelle indique que la production sera inférieure à la normale, ce qui affectera directement la disponibilité de l’huile sur les marchés. L’huile actuellement disponible provient uniquement de la production de la saison dernière, alors que le stock pour cette saison sera limité, ce qui augmente la probabilité d’une hausse des prix », a un membre du bureau de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive auprès du site Al3omk. Le prix du litre d’huile d’olive a considérablement augmenté, atteignant des niveaux records situés entre 110 et 130 dirhams.

À lire : Huile d’olive : le Maroc a trouvé un autre pays pour s’approvisionner

Face à cette crise oléicole sans précédent, le Maroc a intensifié les importations d’huile d’olive. Les importations d’huile d’olive ont bondi de 32 millions de dirhams l’année dernière à 111 millions de dirhams en janvier dernier, soit une augmentation de 79 millions de dirhams par rapport à la même période de l’année précédente, selon les données du Bureau des Changes. Aux yeux de l’expert, l’importation de l’huile d’olive apparaît certes comme une solution rapide face à la baisse de la production et à la hausse des prix, mais cette option n’est pas idéale. Pour étayer son argumentation, il explique que le recours à l’importation pourrait nous plonger dans un cycle permanent de dépendance vis-à-vis de l’étranger, comme cela s’est produit dans plusieurs autres secteurs. « Les solutions durables résident dans le renforcement de la production locale, et non dans des politiques d’importation susceptibles d’impacter négativement le marché local et les agriculteurs », est-il convaincu.

À lire : De l’huile d’olive brésilienne pour le Maroc

Il poursuivra : « Le Maroc a toujours été connu comme un pays producteur d’huile d’olive, et recourir à l’importation est contradictoire avec la vision stratégique établie par le Plan Maroc Vert, dont l’objectif est d’augmenter la production d’huile d’olive et d’atteindre l’autosuffisance en cette matière vitale ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Huile d’olive - Agriculture - Alimentation - Industrie - Importations

Aller plus loin

Huile d’olive : le Maroc a trouvé un autre pays pour s’approvisionner

Face à une crise oléicole sans précédent, le Maroc se tourne vers le Brésil pour importer de l’huile d’olive, pilier de la gastronomie marocaine.

Maroc : très très chère huile d’olive

L’huile d’olive est devenue un luxe inaccessible pour les ménages marocains à revenus modestes. Le prix du litre a déjà franchi la barre des 100 dirhams.

150 dirhams le litre : l’huile d’olive hors de portée au Maroc

Au Maroc, les prix de l’huile d’olive pourraient s’envoler cette année en raison de plusieurs facteurs notamment une offre impactée par la sécheresse. Certaines huileries...

Le paradoxe de l’huile d’olive au Maroc : des exportations en hausse, des prix record

Selon des données récemment publiées par la Commission européenne, les exportations marocaines d’huile d’olive vers l’UE ont enregistré une hausse significative, atteignant 841...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le prix du café va-t-il augmenter au Maroc ?

Les cafés et restaurants au Maroc sont confrontés à une augmentation significative du prix des matières premières, en particulier du café, qui a doublé ces dernières années. Malgré cette pression économique, de nombreux établissements maintiennent les...

Maroc : les rues débordent de marchands ambulants

Les marchands ambulants au Maroc ont toujours pignon sur rue en dépit des politiques publiques mises en œuvre, des investissements consacrés à la construction de marchés et des campagnes de libération de l’espace public.

Maroc : la fin du pain à 1,20 dirham ?

Alors que le prix du pain de base est maintenu à 1,20 dirhams grâce à une subvention de la Caisse de compensation, les boulangers marocains s’apprêtent à négocier l’avenir du pain avec le ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et...

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

L’un des plus grands gisements d’étain au monde découvert au Maroc

Le gisement d’étain d’Achmmach, près de Meknès, est l’un des plus grands non exploités au monde. En témoigne la dernière mise à jour publiée par la société Atlantic Tin Ltd., spécialisée dans l’exploration et le développement d’étain, révélant une...

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.

L’Aïd al-Adha 2025 au Maroc en péril

Au Maroc, le cheptel local a été fortement impacté par sept années de sécheresse au point où la célébration de l’Aïd al-adha 2025 est menacée.