Affaire Brahim Ghali : le Maroc critique vertement l’Espagne

9 mai 2021 - 08h40 - Espagne - Ecrit par : A.P

Le Maroc prend acte de la décision de l’Espagne de ne l’avoir pas tenu informé de la présence du leader du Polisario sur son territoire et en « tirera toutes les conséquences », a indiqué le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des MRE.

« La décision des autorités espagnoles de ne pas aviser leurs homologues marocaines de la venue du chef des milices du Polisario, n’est pas une simple omission. Il s’agit d’un acte prémédité, d’un choix volontaire et d’une décision souveraine de l’Espagne, dont le Maroc prend pleinement acte. Il en tirera toutes les conséquences », peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

« Depuis que l’Espagne a reçu sur son territoire le chef des milices du Polisario, accusé de crimes de guerre et de violations flagrantes des droits de l’homme, les responsables espagnols ont multiplié les déclarations tentant de justifier cet acte grave et contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage », précise le ministère qui ajoute que « les considérations humanitaires ne justifient pas les manœuvres ourdies derrière le dos d’un partenaire et d’un voisin » et « ne sauraient être une panacée que l’on accorde sélectivement au chef des milices du Polisario, au moment où des milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines dans les camps de Tindouf ».

Et d’ajouter : « Les considérations humanitaires n’expliquent pas que l’on soit complice d’une usurpation d’identité et falsification de passeport, destinées à contourner volontairement la loi » et « ne sauraient annuler les revendications légitimes des victimes de viol, de torture et des violations massives des droits de l’homme commises par le chef de la milice du Polisario ».

Déplorant par ailleurs la situation qui impacte gravement sur les relations entre les deux pays, le ministère des Affaires étrangères a fait observer que « la préservation du partenariat bilatéral est une responsabilité partagée, qui se nourrit d’un engagement permanent pour sauvegarder la confiance mutuelle, maintenir la coopération fructueuse et sauvegarder les intérêts stratégiques des deux pays ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Diplomatie - Polisario - Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération - Brahim Ghali

Aller plus loin

Le PP exige des explications sur «  l’entrée illégale  » de Brahim Ghali en Espagne

Après les incessantes demandes d’explications du Maroc sur l’accueil en Espagne de Brahim Ghali, chef des séparatistes du Polisario, c’est le tour du Parti populaire (PP,...

Affaire Brahim Ghali : Akhannouch invite l’Espagne au respect des relations de coopération avec le Maroc

La tension ne faiblit pas entre le Maroc et l’Espagne suite à l’accueil de Brahim Ghali, chef du front Polisario. La dernière réaction est celle du président du Rassemblement...

Maroc : le parlement réagit à l’affaire Brahim Ghali

L’affaire Brahim Ghali préoccupe également le Parlement marocain. Elle était au cœur de la réunion mardi, de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et...

Affaire Brahim Ghali : le parti de l’Istiqlal dévoile sa position dans une lettre au parti populaire espagnol

Parallèlement aux différentes déclarations diplomatiques, le parti de l’Istiqlal a vivement critiqué auprès du parti populaire espagnol, la décision de l’Espagne d’accueillir le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères attendu au Maroc

Le sommet des pays signataire des Accords d’Abraham qui se tiendra au mois de mars pourrait connaître la participation d’Eli Cohen, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères.

Plaidoyer pour la nomination d’un ministre chargé des MRE

En raison d’une faiblesse relevée au niveau de la coordination entre les institutions chargées des affaires MRE pour la mise en œuvre des politiques publiques et des dispositifs dédiés aux Marocains du Monde (MDM), le Conseil économique, social et...

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Le Polisario dit « accepter la paix » mais ne veut pas « déposer les armes »

Le Front Polisario a déclaré qu’il est pleinement engagé pour une paix juste, mais aussi pour la défense, par « tous les moyens légitimes », du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Le gouvernement « bannit » les MRE d’Internet

L’un des seuls canaux de communication officiel du gouvernement marocain à destination des Marocains du monde n’est plus en ligne, du moins à l’heure où sont écrites ces lignes.

Le Maroc nomme 4 nouveaux consuls en France

Un important mouvement de personnel diplomatique a été initié par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dont plusieurs en France.

Les MRE confrontés à un durcissement des conditions d’envoi de fonds depuis l’Europe

Face au durcissement des autorités européennes sur les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri appelle à une action diplomatique d’envergure.

Brahim Ghali s’en prend à nouveau au Maroc

Le président de la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), Brahim Ghali, a mis en garde lundi contre les politiques hostiles du Maroc dans la région, allusion faite à son alliance avec Israël.

L’armée marocaine envoie l’artillerie lourde au Sahara

Après avoir prolongé en 2021 le mur de défense de 50 km à l’est pour sécuriser Touizgui dans la province d’Assa-Zag et compléter le dispositif sécuritaire à l’est, les Forces armées royales (FAR) ont déployé l’artillerie lourde dans la même zone.

Le Maroc menace d’occuper le reste du Sahara

L’ambassadeur du Maroc aux Nations-Unies, Omar Hilale, a laissé entendre que le Maroc pourrait récupérer la partie du Sahara située à l’est du mur de séparation.