« Nous avons promis de donner à cette personne (Brahim Ghali) une réponse humanitaire. Cette personne était dans une situation critique pour ses multiples problèmes de santé dont un cas grave de Covid-19. […] Quand il aura récupéré, il retournera chez lui. Pendant ce temps, il fait face à une série de plaintes et nous espérons qu’il s’acquittera de ses obligations envers la justice espagnole », a déclaré à la radio nationale espagnole Arancha Gonzalez Laya, ce dimanche.
Brahim Ghali devrait comparaître devant la justice espagnole le 1ᵉʳ juin prochain, suite à une plainte d’El Fadel Breika, un dissident du front naturalisé espagnol pour « enlèvement, détention arbitraire et torture » dans les prisons de Tindouf. Le juge d’instruction de Madrid Santiago Pedraz Gomez a entre-temps accepté de rouvrir l’affaire enclenchée en 2008. Une décision qui fait suite à une plainte de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEH), pour des crimes présumés tels que génocide, meurtre, blessures, détention illégale, terrorisme, torture et disparitions. Toutefois, il a refusé de diriger des mesures conservatoires contre le leader du Polisario.
Ce dimanche, le chef de la diplomatie marocaine a mis en garde l’Espagne contre toute tentative d’exfiltrer Brahim Ghali, qui reçoit des soins post-Covid. « Si l’Espagne cherche à exfiltrer » le chef des séparatistes « c’est qu’elle cherche l’aggravation de la crise, voire la rupture », a déclaré Nasser Bourita dans une interview accordée à Europe 1. Cette mise en garde semble avoir des échos de l’autre côté de la frontière.