Maroc : la fermeture des hammams fait des malheureux

29 janvier 2024 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : A.P

La Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants des bains traditionnels au Maroc a adressé un courrier au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, l’invitant à reconsidérer la décision de fermeture des hammams trois jours par semaine, une mesure aux conséquences économiques et sociales fâcheuses.

La fermeture des bains traditionnels les lundis, mardis et mercredis, conduirait au chômage plus de 200 000 personnes exerçant dans ces établissements, alerte la Fédération dans sa note, ajoutant que ces mesures restrictives vont affecter le pouvoir d’achat de ces personnes vulnérables et sans qualification professionnelle pour la plupart, dans un contexte de forte inflation. Cette décision risque également d’entrainer une augmentation de la consommation d’eau, d’énergie et de gaz en raison des nouvelles habitudes qu’adopteront les populations pour pallier cette situation, précise la lettre.

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Pour la Fédération, cette décision de fermeture des hammams, prise sans consultation préalable ni justification solide, est injuste et inopportune, relevant l’absence de données ou de déclarations scientifiques prouvant l’utilisation excessive de l’eau dans les bains traditionnels. Selon un rapport du Haut-commissariat au plan (HCP) publié en 2022, le secteur des services, y compris celui des bains traditionnels, ne représente que 2 % de la consommation totale d’eau, rappelle la Fédération, insistant sur l’urgence de mettre en place des mesures pour rationaliser l’eau dans ce contexte de sécheresse sévère.

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Dans cette optique, la Fédération a exprimé sa disponibilité pour un dialogue constructif avec les autorités pour proposer des solutions viables à cette situation, en tenant compte des aspects socioéconomiques et des enjeux environnementaux. Au regard de ce qui précède, la Fédération invite le ministre de l’Intérieur à revenir sur sa décision de fermeture des bains et à engager le dialogue avec toutes les parties prenantes pour trouver des solutions durables.

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