La grogne chez les médecins du public s’accentue. Ceux-ci annoncent cinq jours de mouvements d’humeur, excepté les services d’urgence et de réanimation, pour faire fléchir le Gouvernement, dans la prise en compte de leurs droits, annonce le Syndicat indépendant des Médecins du secteur public (SIMSP), du Dr Alaoui Mountadar. Il dénonce « l’indifférence » du Ministère de tutelle, qui « met la responsabilité de ce chaos sur le dos du Gouvernement ».
La responsabilité du Ministère de tutelle, du Ministère des Finances et du Gouvernement est engagée dans la résolution de la crise au niveau du secteur sanitaire. Et, pourtant, aucune de ces trois parties ne fait bouger les choses. Pendant ce temps, le médecin du public, aux côtés du citoyen marocain, se trouve face à la réalité douloureuse d’un « système de santé effondré », a expliqué à Hespress, le Dr Alaoui Mountadar, Secrétaire général national du SIMSP. Ce bras de fer, enclenché depuis des années déjà, mais dont le mouvement de protestation s’est intensifié durant cette année 2019 (sit-in, grève, marche nationale, port de blouse noire au sein des services, port du brassard noir 509, …) est ignoré par ces trois autorités.
A cette indifférence, le SIMSP répond en annonçant une série de grèves pour cette deuxième moitié du mois d’août, espérant que les responsables se penchent « sérieusement et rapidement » sur leur dossier revendicatif et apporte des solutions « concrètes », annonce la même source.
En effet, cette année, las de travailler dans des conditions qualifiées d’exécrables, quelque 1.000 médecins du secteur public ont déposé leur démission auprès du Ministère de la Santé. Quelque 306 médecins « en colère » s’ajouteront aux 1.000 médecins démissionnaires. Faute de main-d’œuvre, ces médecins démissionnaires ont vu leur demande refusée par l’autorité de tutelle.
Les revendications des médecins tournent autour de plusieurs points, à savoir la mise à disposition du personnel des conditions médicales et scientifiques au sein des établissements de santé, l’amélioration des conditions d’accueil des citoyens afin de préserver leur dignité et de garantir leur droit à la santé, comme stipulé dans la Constitution, l’application de l’indice 509 avec toutes ses indemnités et la révision de leur diplôme de médecin qui est encore considéré comme un « Master » et non comme un « Doctorat ».