Le Maroc déçu de l’Espagne concernant le cas Brahim Ghali
Les autorités marocaines désapprouvent le fait que l’Espagne ait accepté d’accueillir sur son territoire Brahim Ghali, chef des milices séparatistes du « Polisario ». Dans un...
Les tensions entre le Maroc et l’Espagne au sujet de l’hospitalisation de Brahim Ghali, chef du Polisario dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse sous un nom d’emprunt de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne ne retombent pas. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’extérieur dénonce la « relation à la carte » que Madrid entretient avec Rabat.
Le sujet de discorde reste le même : l’admission du « président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) » à Logroño, non loin de Saragosse, en Espagne, le 21 avril dernier, sous fausse identité. Dans un entretien à EFE, Nasser Bourita a fait part de sa déception. Il dit avoir adressé des questions à son homologue espagnol sur l’admission de Brahim Ghali en Espagne en catimini et avec un faux passeport et l’absence de réaction de la justice espagnole face aux nombreuses plaintes déposées par les victimes du leader du Polisario sans recevoir la moindre réponse.
Une attitude qui amène le chef de la diplomatie à dire : « Nous allons voir si la réalité et la sincérité de notre relation n’est pas juste un slogan ». Aux yeux de Nasser Bourita, le fait que l’Espagne ait accepté l’admission de Brahim Ghali dans un hôpital de Logroño, pour « des raisons humanitaires » est la preuve que les autorités espagnoles ont préféré « fermer les yeux » sur les « atrocités » commises par le « président de la RASD ». « C’est un violeur qui a toléré l’esclavage, la torture, le recours aux enfants soldats et au génocide et cela l’Espagne le sait plus que tout le monde », a affirmé Nasser Bourita. « L’Espagne veut-elle sacrifier sa relation avec le Maroc pour cette personne ? », s’interroge-t-il.
Le ministre rappelle par ailleurs que le Maroc a soutenu l’Espagne lorsque Carles Puigdemont, eurodéputé et ex-président catalan œuvrait pour l’indépendance de la Catalogne. « Lorsque l’Espagne a dû faire face au séparatisme (catalan, NDLR), le Maroc a été très clair au plus haut niveau. Nous avons rejeté tout contact et toute interaction avec eux tout en informant nos partenaires (espagnols, NDLR). Quand ils (les Catalans, NDLR) ont demandé à être reçus nous avons exigé la présence d’un représentant de l’ambassade d’Espagne », a assuré Nasser Bourita.
Le chef de la diplomatie marocaine fustige une « relation à la carte » avec le Maroc qui entretient des liens « politiques, économiques, commerciaux, humains et sécuritaires » avec l’Espagne. « Lorsqu’il s’agit de manigancer avec l’Algérie et le Polisario, le Maroc est en dehors des radars, mais lorsqu’il s’agit de parler de migration ou de terrorisme le Maroc devient de nouveau important », a-t-il déploré.
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