Casablanca : sit-in pour la libération de Soulaimane Raissouni
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Deux journalistes marocains, en détention préventive depuis huit et dix mois, dans l’attente de leur jugement, observent une grève de la faim. Ils espèrent ainsi obtenir leur libération provisoire, ont annoncé leurs avocats lundi.
Soulaimane Raissouni, 48 ans, est le premier à entamer un « jeûne de protestation » jeudi, rapporte l’AFP, ajoutant que l’administration pénitentiaire n’a pu le dissuader « en raison des graves conséquences de cette décision sur son état de santé », explique cette dernière, via un communiqué précisant que face à son refus, il « a été placé sous contrôle médical ». Omar Radi, 34 ans, lui, est entré dans le mouvement, vendredi, a expliqué au cours d’une conférence de presse à Casablanca, Me Miloud Kandil, soulignant que les deux journalistes « remplissent les conditions pour en jouir » et « souhaitent avoir des procès équitables ».
Les deux journalistes sont poursuivis dans des dossiers distincts, mais tous deux liés à leurs publications critiques, à en croire leurs soutiens, précisant que plus d’une fois, les deux journalistes ont vu leur demande de liberté provisoire rejetée par la justice.
Radi, connu pour son engagement pour les droits humains, est poursuivi dans une double affaire de « viol » et d’espionnage, détaille l’agence de presse, rapportant que c’est au cours d’une brève audience début avril, que son procès a été renvoyé au 27 avril.
« Attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration », c’est ce qui est reproché, après une plainte déposée par un militant de la cause LGBT, à Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Yaoum, absent des kiosques depuis mi-mars pour des raisons financières, fait observer la même source. Son procès initialement attendu pour s’ouvrir le 9 février, est fixé au 15 avril, après deux renvois.
Pour rappel, l’historien et militant des droits humains franco-marocain Maâti Monjib, 60 ans, en détention préventive dans le cadre d’une enquête pour « blanchiment de capitaux », a été remis en liberté provisoire fin mars, après trois mois de détention préventive et dix-neuf jours de grève de la faim. Son procès en appel ouvert le 8 avril, a été renvoyé au 10 juin.
Les autorités marocaines, pour leur part, évoquent toujours l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.
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