Maroc : la nouvelle carte d’identité est discriminatoire envers les femmes

21 août 2020 - 09h30 - Maroc - Ecrit par : I.L

L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) a dénoncé, samedi 19 août, "la discrimination directe et explicite à l’égard des femmes" sur la nouvelle carte d’identité nationale électronique.

Dans un communiqué publié en ligne, l’ADFM a salué les notes positives contenues dans cette loi. Elle a également relevé les lacunes. En dehors de l’absence de la langue amazighe, l’association relève l’inscription du statut matrimonial de la femme sur la carte, contrairement à l’homme qui en est dispensé sauf s’il est veuf.

Selon l’ADFM, "ces dispositions perpétuent la discrimination fondée sur le sexe en institutionnalisant les inégalités". Elle déplore cette disposition qui veut favoriser la polygamie, promouvoir une société patriarcale et consolider le concept de tutelle alors que l’article 19 de la constitution prévoit l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les droits.

Poursuivant ses explications, l’ADM précise que l’inscription de l’état matrimonial sur la CNIE devrait induire un coût financier supplémentaire en particulier pour les femmes qui changent de statut matrimonial. Elle craint également que le service concerné n’exige désormais des femmes, la justification de leur situation familiale au détriment des hommes.

Compte tenu de ces inégalités, l’association invite dès lors le législateur à réviser la loi pour l’harmoniser avec les dispositions constitutionnelles en termes d’égalité. Aussi appelle–t-elle le ministère de tutelle à "donner des directives à l’administration concernée pour que les femmes ne soient pas obligées de confirmer leur statut matrimonial".

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