La demande croissante des mariages de mineurs au Maroc interroge sur le devenir des jeunes générations et sur son impact sur la société civile marocaine. C’est le constat que vient de faire Mohamed Abdennabaoui, Procureur du Roi près la Cour de Cassation et Président du Parquet général, lors du colloque sur le mariage des mineurs, organisé à Marrakech, en collaboration avec l’UNICEF.
En 2018, pas moins de 33.686 demandes de mariage de mineurs ont été déposées auprès des Tribunaux du Royaume. Ces chiffres nous "obligent à méditer et à nous interroger sur les droits des enfants, garantis par la Constitution et au niveau international, et sur notre devoir de les protéger pour le développement et l’édification d’une société démocratique moderne", a expliqué Mohamed Abdennabaoui,.
Selon lui, "la place du mineur est sur les bancs des écoles et auprès de ses parents, loin des responsabilités du mariage et des complications afférentes, surtout au moment de l’éducation des enfants".
Plusieurs circulaires ont été adressées aux membres des Parquets généraux au sein des différents tribunaux du Royaume, pour une meilleure prise en considération des intérêts suprêmes des mineurs, lors de l’application des dispositions du Code de la Famille.
A cet effet, toutes les demandes non conformes aux dispositions dudit Code seront rejetées, et les auditions seront l’occasion pour l’assistance sociale de délivrer des conseils aux mineurs quant aux répercussions des mariages précoces.