Maroc : les pharmaciens réclament des mesures compensatoires

10 mai 2021 - 08h40 - Economie - Ecrit par : J.K

Les pharmacies marocaines broient du noir. Avec le Ramadan 2021, leur activité a diminué de 40 à 50 %, contre 30 % habituellement enregistré à la même période.

Les intéressés expliquent cette baisse par la réduction à deux heures du temps d’ouverture après le ftour, contrairement aux années précédentes. Une situation aggravée par le confinement en cette conjoncture particulière de crise sanitaire qui limite les déplacements et éprouve le portefeuille des patients qui se bousculent de moins en moins dans les cabinets de consultation, informe La Vie éco. Les officines sont sollicitées en ce mois de Ramadan essentiellement pour les soins gastriques et les traitements habituels des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension artérielle. A cela, il faut ajouter la fin du monopole de distribution sur certains produits, notamment les spécialités vétérinaires ou encore certains dispositifs médicaux.

Selon les pharmaciens, cette baisse a concerné tous les produits sans distinction, comme les produits prescrits sur ordonnance et ceux qui ne le sont pas, ainsi que les produits de confort dont les prix ne sont pas réglementés. Or, « partout à travers le monde la baisse des prix ne concerne pas les médicaments délivrés sans ordonnance et les produits non remboursés par la sécurité sociale », se désole Najia Rguibi, pharmacienne à Casablanca. Et Souad Moutaouakil, présidente du conseil régional Sud des pharmaciens, de réclamer dans le cadre de la réforme du système de santé actuel, « des mesures de compensation », souhaitant par exemple une « bonne gestion de la politique d’encouragement des génériques.

Elle fustige le fait que les caisses de sécurité sociale refusent le remboursement d’un générique lorsque celui-ci est acheté suite à un changement de prescription opéré par le pharmacien. « Une anomalie, car lorsque le médecin prescrit un princeps que le patient ne peut pas acheter, on peut lui donner son générique qui est plus accessible et que les caisses doivent rembourser », s’insurge-t-elle. Enfin, les pharmaciens plaident pour une exonération fiscale, lors de la vente d’une officine, vu que ces derniers ne bénéficient d’aucun avantage fiscal lié à cette vente et sachant qu’ils ne disposent pas de retraite.

Autant de réalités portées à la connaissance du ministère de la Santé, mais restées sans suite jusqu’ici. Et Moutaouakil de conclure : « À l’heure de la réforme du système de santé et à la veille de l’élargissement de la couverture médicale, les pharmaciens devraient être outillés pour exercer leur métier et jouer leur rôle social auprès des patients dans des conditions favorables. On devrait avoir une interaction entre les divers intervenants du système de santé ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Prix - Compétitivité - Crise économique

Aller plus loin

La mise en garde des pharmaciens contre une pénurie de médicaments

Le risque d’une rupture de stock de certaines classes thérapeutiques, indiquées dans les pathologies chroniques, inquiète au plus haut point le Syndicat national des pharmaciens...

Au Maroc, les faillites des pharmacies s’accélèrent

Le secteur pharmaceutique marocain broie du noir depuis plusieurs mois. Du fait de la crise sanitaire, les pharmacies connaissent de grandes difficultés et certaines d’entre...

Maroc : le gouvernement incapable d’approvisionner les pharmacies

Les ruptures de stock de médicaments, constatées dans certaines pharmacies au Maroc, ne concernent pas seulement les maladies chroniques et le cancer. Les patients des maladies...

Au Maroc, le coronavirus menace les pharmacies de faillite

Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, beaucoup de pharmacies pourraient fermer définitivement au Maroc. 30 % d’entre elles font face à des pertes énormes. La faillite est...

Ces articles devraient vous intéresser :

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Maroc : appel au roi Mohammed VI

Face aux difficultés liées à l’accès d’eau potable, les habitants du douar Ghres Ali, situé dans la réfion de Taounate, appellent le roi Mohammed VI au secours.

Phosphate et cadmium : le Maroc répond aux accusations de M6

Les accusations selon lesquelles les engrais phosphatés marocains sont « naturellement très chargés en cadmium » s’avèrent fausses.

Casablanca : des champs irrigués aux eaux usées

Les éléments de la Gendarmerie royale de la préfecture de Nouaceur relevant de la région de Casablanca-Settat ont procédé dimanche à la saisie des pompes à eaux illégalement installées par certains agriculteurs pour irriguer leurs terres agricoles avec...

Pilules abortives : le Maroc face à un gros problème

Des associations de défense des droits des consommateurs dénoncent la promotion sur les réseaux sociaux de pilules abortives après l’interdiction de leur vente en pharmacie, estimant que cette pratique constitue une « atteinte grave à la vie » des...

Maroc : la prolifération des malades mentaux inquiète

Bon nombre de malades mentaux errent dans les rues marocaines suscitant inquiétudes et craintes. Préoccupée, la députée Hayat Laaraich, du parti de l’Union Socialiste des Forces Populaires, adresse une question écrite au ministère de la Solidarité et...

La prolifération des malades mentaux inquiète au Maroc

La prolifération des malades mentaux errant dans les villes marocaines et agressant des citoyens préoccupe le Réseau marocain de défense du droit à la santé et du droit à la vie (RMDDS) qui appelle à la mise en place d’un plan national pour mettre fin...

Déficit commercial du Maroc : les chiffres qui inquiètent

Le déficit commercial du Maroc s’est accentué de 6,5 % fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de DH contre 261,36 milliards de DH à la même période de l’année précédente, selon les chiffres de l’Office des Changes. Les exportations marocaines...