Au Maroc, le coronavirus menace les pharmacies de faillite
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Les pharmacies marocaines broient du noir. Avec le Ramadan 2021, leur activité a diminué de 40 à 50 %, contre 30 % habituellement enregistré à la même période.
Les intéressés expliquent cette baisse par la réduction à deux heures du temps d’ouverture après le ftour, contrairement aux années précédentes. Une situation aggravée par le confinement en cette conjoncture particulière de crise sanitaire qui limite les déplacements et éprouve le portefeuille des patients qui se bousculent de moins en moins dans les cabinets de consultation, informe La Vie éco. Les officines sont sollicitées en ce mois de Ramadan essentiellement pour les soins gastriques et les traitements habituels des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension artérielle. A cela, il faut ajouter la fin du monopole de distribution sur certains produits, notamment les spécialités vétérinaires ou encore certains dispositifs médicaux.
Selon les pharmaciens, cette baisse a concerné tous les produits sans distinction, comme les produits prescrits sur ordonnance et ceux qui ne le sont pas, ainsi que les produits de confort dont les prix ne sont pas réglementés. Or, « partout à travers le monde la baisse des prix ne concerne pas les médicaments délivrés sans ordonnance et les produits non remboursés par la sécurité sociale », se désole Najia Rguibi, pharmacienne à Casablanca. Et Souad Moutaouakil, présidente du conseil régional Sud des pharmaciens, de réclamer dans le cadre de la réforme du système de santé actuel, « des mesures de compensation », souhaitant par exemple une « bonne gestion de la politique d’encouragement des génériques.
Elle fustige le fait que les caisses de sécurité sociale refusent le remboursement d’un générique lorsque celui-ci est acheté suite à un changement de prescription opéré par le pharmacien. « Une anomalie, car lorsque le médecin prescrit un princeps que le patient ne peut pas acheter, on peut lui donner son générique qui est plus accessible et que les caisses doivent rembourser », s’insurge-t-elle. Enfin, les pharmaciens plaident pour une exonération fiscale, lors de la vente d’une officine, vu que ces derniers ne bénéficient d’aucun avantage fiscal lié à cette vente et sachant qu’ils ne disposent pas de retraite.
Autant de réalités portées à la connaissance du ministère de la Santé, mais restées sans suite jusqu’ici. Et Moutaouakil de conclure : « À l’heure de la réforme du système de santé et à la veille de l’élargissement de la couverture médicale, les pharmaciens devraient être outillés pour exercer leur métier et jouer leur rôle social auprès des patients dans des conditions favorables. On devrait avoir une interaction entre les divers intervenants du système de santé ».
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