Maroc : la colère des avocats suite à l’arrestation d’un des leurs
Un avocat a été interpellé puis placé en garde à vue à Tanger pour ivresse et violence à l’encontre d’un commissaire de police sans que le bâtonnier du barreau ne soit avisé....
Le tribunal de première instance de Khémisset a condamné un avocat pour propos racistes, atteinte à l’islam et outrage à des agents d’autorité. Non satisfait de la sentence, le ministère public a interjeté appel.
Tout est parti de la publication sur la page Facebook de l’avocat de vidéos dans lesquelles il proférait des injures et des accusations à l’encontre de plusieurs personnalités dont le gouverneur de Khémisset, le délégué général de l’administration pénitentiaire, le chef du district provincial de police et son adjoint, ainsi que d’actuels et anciens élus, rapporte le quotidien Assabah.
Dans sa publication, l’avocat, non seulement a insultés ces responsables, mais les a également accusés d’avoir spolié des terrains de 12 hectares qu’ils auraient partagés entre eux. Aussi, a-t-il accusé le chef du district de police d’avoir falsifié le procès-verbal relatif à la mort "étrange" d’un policier, et son adjoint d’avoir fait exploser sa voiture. Le mis en cause a par ailleurs accusé une femme caïd d’avoir proféré des insultes à son encontre alors qu’il était dans son bureau. Il assure également lui avoir répondu en des termes vulgaires.
Dans sa défense, le mis en cause, au cours de l’audience, a expliqué qu’il était en colère lorsqu’il avait enregistré ces vidéos, à cause des insultes que la femme caïd aurait proférées à son encontre. En ce qui concerne les autres accusations, l’avocat a relevé que ses propos avaient été mal interprétés et qu’il n’avait pas eu l’intention de porter atteinte à l’islam ou d’inciter à la haine, d’autant qu’il est lui-même musulman. D’après la même source, le mis en cause reconnaît implicitement, cependant, avoir insulté les responsables sécuritaires en les accusant de lui vouloir du mal, notamment après l’explosion de sa voiture.
Dans son verdict, la Cour a toutefois innocenté l’avocat des chefs d’inculpation d’outrage à un corps constitué, d’incitation à la haine et d’atteinte à la religion musulmane. Quant aux autres chefs d’accusation qui pesaient contre lui, l’avocat a été condamné à deux mois de prison ferme. Un jugement qui n’a pas satisfait le ministère public, lequel a interjeté appel.
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Un avocat a été interpellé puis placé en garde à vue à Tanger pour ivresse et violence à l’encontre d’un commissaire de police sans que le bâtonnier du barreau ne soit avisé....
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