Maroc : les mosquées resteront fermées
Le Conseil Supérieur des Oulémas a annoncé, mercredi dernier, que les mosquées seront rouvertes au moment opportun, en concertation avec le ministère de la Santé et les...
Fermé au monde depuis près de trois mois, le Maroc a décidé d’alléger progressivement ses mesures de confinement. Les restrictions strictes et rigoureuses imposées dans certaines villes à haut risque sont décriées par les habitants.
Entre résignation et déception, les populations des grandes villes vivent la nouvelle prorogation de l’état d’urgence décidée par le gouvernement, rapporte l’AFP. Avec ces nouvelles mesures, le Maroc est divisé en deux zones en raison des écarts sanitaires. La première zone, qui compte 61 % de la population enregistre 23 % de cas confirmés au coronavirus. Elle retrouve progressivement une vie presque normale : déconfinement, circulation sans permis spécial, réouverture des espaces publics en plein air…
En ce qui concerne la seconde zone qui reste confinée jusqu’à nouvel ordre, elle prend en compte les grandes villes, dont 39 % de la population : la capitale Rabat, le cœur économique du pays Casablanca, la principale destination touristique Marrakech ou le grand port de Tanger. À ce jour, elle affiche 87 % des contaminations sur les 8 455 enregistrés que compte le royaume depuis le début de la pandémie du covid-19. Avec cette prolongation de l’état d’urgence, le port du masque reste obligatoire, les rassemblements interdits, les mosquées, salles de cinéma et théâtres fermés, les restaurants et cafés limités aux commandes à emporter.
Pour le premier ministre, Saad-Eddine El Othmani, le confinement est certes difficile, mais il aura permis au Maroc de sauver des vies. À l’en croire, les indicateurs sanitaires connaissent une amélioration avec le taux de létalité qui se stabilise à 2,5 % ainsi que 92 % des cas légers ou asymptomatiques. “Mais la situation diffère d’une région à une autre, de temps à autre un foyer de contamination apparaît”, a-t-il déploré devant quelques députés.
Si dans les petites villes, c’est la joie de reprendre les vieilles habitudes, dans les grandes villes, c’est la déception totale et la crainte de rester infiniment confinés. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #zone1 a pris la tête des tendances sur Twitter au Maroc. Pour l’heure, les déplacements restent soumis à autorisation exceptionnelle, l’interdiction de sortie pour les enfants et de la pratique du sport en extérieur, sans compter également l’interdiction de visiter le coiffeur.
Plus de deux mois après la fermeture des frontières, le gouvernement n’a toujours pas rapatrié tous ces compatriotes bloqués à l’étranger. En dehors de quelques milliers qui sont rentrés, le plus grand nombre demeure encore bloqué loin de leurs familles. Alors que la Tunisie a décidé d’ouvrir ses frontières aux touristes le 27 juin prochain, le Maroc est dans l’expectative. En attendant la reprise, Rabat a, quant à lui déployé toute une panoplie d’aides pour les entreprises paralysées, les salariés en arrêt de travail temporaire et les travailleurs de l’informel.
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