
Automobile : Comment le Maroc est en train d’écraser la concurrence sud-africaine
L’automobile sud-africaine perd du terrain au profit de l’automobile marocaine actuellement en pleine expansion.
Tirant profit de sa proximité géographique stratégique avec l’Europe et sa main-d’œuvre bon marché pour attirer les investissements, le Maroc s’impose progressivement comme une puissance automobile mondiale.
« Le remarquable essor de la production automobile marocaine, qui multiplie de façon exponentielle ses investissements, a récemment retenu l’attention », fait savoir le média espagnol El Economista qui relève qu’en plus de constructeurs européens comme Renault ou Stellantis qui se sont implantés dans le royaume depuis des années, des géants chinois investissent de plus en plus au Maroc. « Des fabricants chinois de batteries pour véhicules électriques ont misé fortement sur le voisin de l’Espagne », note la publication, soulignant que cette ruée des investisseurs chinois a contribué à la montée en puissance du Maroc qui « produit désormais plus que certaines économies européennes comme la Pologne ou la Hongrie ».
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Si cette dynamique se maintient, le Maroc pourrait dépasser l’Italie cette année, alerte-t-on. Selon l’Organisation internationale des constructeurs d’automobiles (OICA), « le Maroc a produit 559 645 véhicules en 2024, contre 591 067 pour l’Italie ». Avec cette performance, le Maroc « a nettement dépassé le Portugal ou la Belgique », mais reste encore loin des grands producteurs comme l’Allemagne (plus de quatre millions), l’Espagne (2,3 millions) ou la France (900 000). Capital Economics confirme que le Maroc a produit 560 000 unités en 2024 contre 40 000 unités en 2010, se hissant au 25ᵉ rang mondial. Au premier semestre 2025, le royaume a déjà produit plus de 350 000 véhicules, selon les sources officielles, soit une progression annuelle de 36 %.
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James Swanston, économiste principal pour l’Afrique du Nord et le Proche-Orient chez Capital Economics, insiste sur l’investissement massif des entreprises chinoises « dans la fabrication de composants, en particulier pour les véhicules électriques » au Maroc. Au cours des douze derniers mois, « CNGR, Gotion High Tech et BTR New Material Group ont conclu d’importants accords pour ériger des usines de batteries » dans le royaume, tandis que « Sentury et Yongsheng Rubber ont annoncé de nouvelles unités de pneumatiques à Tanger et Kénitra », indique le média espagnol qui précise que « les ventes de véhicules et de châssis chinois sont passées de 3 000 unités en 2023 à près de 20 000 au printemps 2025, dont un quart de modèles électriques ».
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L’intérêt des groupes chinois pour le Maroc s’explique par le fait que « le Maroc détient environ 70 % des réserves mondiales connues de phosphate, élément clé pour les batteries » et que « le pays bénéficie d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne, en vigueur depuis 2000 ». D’après James Swanston, « si l’UE durcissait ses droits de douane sur les véhicules chinois, cela inciterait au transfert des opérations vers le Maroc ». Rabat vise une production de deux millions de véhicules d’ici la fin de la décennie. Pour atteindre cet objectif, « les ports de Tanger et Kénitra sont agrandis afin d’accroître les revenus d’exportation de 20 % en deux ans ».
Aller plus loin
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