Automobile : le Maroc fait trembler l’industrie espagnole

Le Maroc attire de plus en plus les constructeurs européens et asiatiques en raison de sa main-d’œuvre bon marché, des incitations fiscales et des réglementations environnementales plus souples. Une montée en puissance qui fait peur à l’Espagne.

Le port de Tanger Med accueille chaque année plus de 20 000 cargos de tous types. Située en eaux profondes, à seulement 15 kilomètres de Tarifa, cette plateforme portuaire marocaine qui a démarré ses activités en 2007, est devenue la véritable porte d’entrée de la Méditerranée en termes de transport maritime de marchandises. Sa position géographique stratégique lui permet de livrer en 24 heures n’importe quelle marchandise dans des villes européennes comme Barcelone ou Marseille.

Tanger Med est au cœur du projet du roi Mohammed VI de faire du Maroc l’usine automobile de l’Europe. Pour preuve, la capacité de Tanger Automotive City, la zone destinée au stockage et au transport de voitures, a été doublée, passant de 517 hectares en 2024 à 1 185 hectares ; ceci, pour accueillir le volume sans cesse croissant de véhicules transportés au quotidien. En 2025, Tanger Automotive City traitera 578 446 véhicules des marques Renault et Stellantis, près d’un demi-million de camions, et 8,6 millions de conteneurs, faisant de Tanger Med le premier port d’Afrique.

Stellantis prévoit d’augmenter la production de son usine de Kénitra qui pourrait également reprendre la production de la Citroën C4, actuellement assurée par l’usine de Villaverde à Madrid. Stellantis produit également dans son usine au Maroc la Peugeot 208, la Citroën Ami, la Fiat Topolino et l’Opel e-Rocks. De son côté, Renault produit les Dacia Sandero et Logan, ainsi que des modèles hybrides comme la Dacia Jogger dans ses deux usines au Maroc, à Casablanca et à Tanger.

Le Maroc prévoit de doubler sa capacité de production automobile pour atteindre un million d’unités cette année. Pendant ce temps, l’Espagne a produit 2,3 millions d’unités en 2024, un chiffre qui a chuté d’environ 9 % au cours du premier trimestre 2025, fait savoir El Debate.