Maroc : encore un remaniement ministériel en vue

14 juillet 2014 - 21h03 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane s’apprêterait à effectuer un remaniement partiel de son gouvernement. Si l’information révélée par l’hebdomadaire Al Michaal s’avère exacte, le gouvernement marocain aura connu trois remaniements en un seul mandat.

Mustapha El Khalfi

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement serait sur le départ en raison de certaines de ses sorties médiatiques. En juin dernier, il a même fait la bourde de trop en accusant les directeurs des chaînes publiques de vouloir faire de la télévision marocaine un "bordel du Mexique".

Le ministre avait fait cette déclaration au Parlement, suscitant ainsi une forte indignation au Maroc, mais aussi au Mexique qui a officiellement protesté contre les propos d’El Khalfi. Pour se défendre, le ministre avait expliqué qu’il parlait plutôt des scènes "obscènes" contenues dans certaines telenovelas très prisées des Marocains, mais que ses déclarations avaient été déformées.

Mohamed El Ouafa

Mohamed El Ouafa, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la Gouvernance connu pour ses "lapsus" depuis son passage au ministère de l’Education nationale dans la première version du gouvernement Benkirane, devrait lui aussi partir si l’on en croit l’hebdomadaire Al Michaal.

El Ouafa avait refusé de quitter son poste de ministre quand son parti, l’Istiqlal, avait décidé de se retirer du gouvernement dirigé par les islamistes. Il change de poste, mais ne change pas de ton pour autant. Du moins, c’est ce qu’on lui reproche.

Si les uns considèrent les sorties du ministre comme étant des bourdes, le franc-parler d’El Ouafa est souvent salué par beaucoup de marocains, qui veulent désormais rompre avec la langue de bois caractérisant le discours politique au Maroc.

Abdelâdim El Guerrouj

L’autre ministre sur la sellette serait Abdelâdim El Guerrouj. Le nom de l’homme est associé au scandale du chocolat, commandé au nom du département dont il avait la charge à l’occasion de la naissance de son fils. Même si le ministre a collé cette bourde sur le dos de son chauffeur, "sa crédibilité" en avait déjà pris un sacré coup. Et depuis, pas facile de rebondir.

Mohamed Moubdii

Les déclarations du ministre de la fonction publique Mohamed Moubdii sur l’âge de Karima El Mahroug, alias Ruby, qui aurait eu des relations sexuelles avec Silvio Berlusconi, alors qu’elle était encore mineure, auraient scellé son sort depuis longtemps dans l’actuel exécutif.

Mohamed Moubdii avait affirmé pourtant à Bladi.net n’avoir jamais fait de telles déclarations, mais la journaliste d’Al Akhbar qui l’avait interviewé avait publié un extrait de l’entretien en question sur YouTube. L’enregistrement avait été retiré depuis de la plateforme.

Lahcen Haddad

Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, membre du Parti du Mouvement Populaire, serait lui aussi sur le départ. Mohand Laenser, secrétaire général succédant à lui-même, après avoir écarté Lahcen Haddad de la course à la présidence du parti, souhaiterait proposer d’autres noms à la place de Haddad, Moubdii et d’Abdelâdim El Guerrouj, pour redonner un nouveau souffle au Mouvement Populaire au sein du gouvernement, raconte-t-on dans les arcanes de l’exécutif dirigé par Abdelilah Benkirane.

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