« Une reprise économique responsable et une solide protection sociale pour construire l’avenir ». C’est l’intitulé du Mémorandum de l’Istiqlal qui vise à faire des propositions au gouvernement dans ce contexte d’état d’urgence sanitaire. Selon l’ex-ministre des Finances, Nizar Baraka, ce n’est pas le moment d’évaluer la gestion de la crise. Cette première phase de gestion est faite par le parti en partenariat avec le gouvernement.
Cependant aujourd’hui, selon le responsable politique, le gouvernement n’envisage pas de manière claire la mise en place d’un nouveau contrat social. Pour cette raison, le parti propose un plan pour une reprise responsable à dimension sociale. Ce plan vise à mobiliser les institutions, les compétences et les capacités nationales, afin de faire face aux risques qu’impose la crise actuelle. Le parti propose donc six axes stratégiques. Il s’agit du renforcement de la souveraineté nationale, la cohésion sociétale, la restructuration du système éducatif actuel. La réforme du secteur de la santé, la création d’emplois et la transformation énergétique, sont les autres points.
Selon l’ex-ministre, il faut travailler pour un Revenu universel unifié en tant que mécanisme de protection sociale, et cibler les catégories défavorisées. D’après le SG rapporté par TelQuel, le système éducatif doit s’appuyer sur l’alphabétisation numérique, la formation des enseignants, des élèves, et une réhabilitation des écoles, en particulier au niveau du monde rural. Dans le secteur de la santé, ce parti propose des mécanismes d’instauration d’une couverture sanitaire universelle, et une amélioration de la qualité de l’accès aux soins. Pour la relance des emplois, le parti préconise un plan Marshall pour les entreprises, mais également, la création d’une Banque nationale d’investissement public, pour aider à financer et restructurer les PME et TPE.
La dernière proposition est relative à la transformation écologique nécessaire pour assurer la durabilité de l’économie, suivant le Plan de développement des énergies renouvelables. S’agissant des aides publiques, elles doivent prendre en compte près de six millions de familles marocaines qui ne vivent que grâce au soutien de l’État.
Le SG note que le pays est obligé de s’endetter, au regard de la baisse des recettes de l’État de 40 milliards de dirhams, doublée d’une baisse des points du PIB. L’État va devoir emprunter, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, soit les deux. Si l’État emprunte uniquement dans le marché interne, l’entreprise ne trouvera pas de sources de financement, car la dette augmentera de façon spectaculaire. Mais, si l’État a uniquement recours à l’emprunt extérieur, l’autre risque est de perdre la souveraineté monétaire au profit du FMI.