Maroc : des « schizophrènes » dans les hautes sphères politiques ?

2 mai 2019 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Saâd-Eddine El Othmani, psychiatre et Chef du Gouvernement, vient de qualifier de « schizophrènes » de nombreux hommes politiques qui entravent les réformes amorcées par son gouvernement. Faut-il s’en affoler ? Des malades mentaux dans les hauts rouages de l’Etat ? Ou est-ce juste une manière de parler, une exagération ? Voyons voir…

« Pense-t-il ce qu’il dit ? » Est une question qui se pose d’elle-même vu ses qualifications dans le diagnostic des maladies psychiatriques. En effet, doit-on donc réellement s’alarmer ? Il convient d’abord de regarder cette affaire de plus près et de ne pas tirer de conclusion hâtive. L’expérience nous dévoile qu’il est inutile de penser immédiatement au zoo à chaque fois que Benkirane parle de crocodiles et autres bêtes sauvages. Psy ou pas psy, la vérification s’impose.

Selon Le360, qui reprend une information d’Assabah, El Othmani, mêlant psychiatrie et politique « a qualifié certains hommes politiques, qu’il ne nomme pas, de « schizophrènes » car, selon lui, « ils sont tout en contradiction du moment que leurs actes ne reflètent jamais leurs discours, et manquent des mêmes valeurs dans l’action politique » ». Rien que ça… Bienvenue dans la réalité, serait-on tentés de lui dire. Cette « maladie » est très courante un peu partout et n’est même jamais bien loin !

Par contre, un psychiatre de renom serait-il en train de confondre hypocrisie et schizophrénie ? La schizophrénie ne nécessite-elle pas la bonne foi, ou plutôt la croyance en les idées et idéaux portés ? Naïveté de la part d’El Othmani, ou savante minimisation des charges dont il accuse ses opposants ? La deuxième hypothèse est certes peu probable...

Et pourquoi tout ça, d’ailleurs ? Les chantiers de réforme et de développement initiés par son gouvernement souffriraient d’entraves intentionnelles qui les retardent ou même vont jusqu’à les stopper dans leur élan. La victime principale en serait : « La résolution des problèmes économiques et sociaux qui se posent au pays ». Échec, d’ailleurs, dont ces mêmes schizophrènes l’accusent, lui, le toujours psy à ses heures perdues. Même s’il semble perdre la main.

El Othmani aurait par ailleurs traité pareillement des membres même du PJD à en croire la même source : « El Othmani a même affirmé que les attaques frontales et blessantes, émanant des « schizophrènes » du PJD et qui visent aussi les « alliés » du PJD au sein de l’Exécutif, sont derrière la zizanie semée en permanence dans les rangs de la majorité gouvernementale ».

Tout ce qui ne plaît pas à El Othmani est-il schizophrène ? Sa manière de dire « crocodile » et « scorpion » ?

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