Label marocanité : Sexe, mensonge et vidéo

7 avril 2007 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Décidément les Marocains ont un rapport sulfureux à tout ce qui touche au sexe, en particulier dans sa relation au pouvoir. Notre mémoire charrie encore le souvenir de cet officier de police véreux, aux pratiques sexuelles démesurément fantasmagoriques, qui, il y a une quinzaine d’années, a nourri un moment de gloire de la presse marocaine.

Le souvenir est encore plus vivace de cette affaire des jeunes filles d’Agadir qui, malgré leurs foulards, ne résistaient pas aux charmes, sonnants et trébuchants, d’un journaliste belge. Plus récemment encore, un quotidien ostentatoirement vertueux est allé jusqu’à consacrer sa Une, de manière indécente, à l’affaire des jeunes filles qui s’adonnaient à des attouchements, pas très musulmans, devant une Webcam du cyber du centre d’un patelin paumé.

L’affaire d’une certaine Rakia Abouali constitue l’un de ces épisodes qui mettent en branle ce rapport, sans jeu de mots, incestueux entre le pouvoir et le sexe. Il y a une dimension relativement pathologique dans cette histoire qui, bien qu’anecdotique, défraie la chronique et en faisant la Une de toute la presse.

De quoi s’agit-il ? D’une geisha de l’Atlas comme il y en a tant dans cette région de Khénifra dont la notoriété licencieuse est profondément ancrée dans l’imaginaire marocain. Là-bas, il n’y a rien d’exceptionnel, pour peu qu’on le cherche, à tomber sur une péripatéticienne qui marchande ses vertus. C’est notoire et connu. La probabilité de trouver, dans ces contrées, des filles de joie plus que des nonnes est plus élevée que la moyenne nationale. Alors quoi ?

Cette femme de trente cinq ans, qui valide l’affirmation d’Andy Warhol que chacun à son quart d’heure de gloire, a tout de la victime bien consentante que du souffre-douleur qu’on veut faire croire. Elle a fait de sa relation de cul, avec un petit juge ou des gendarmes, un feuilleton érotique après les avoir filmés à leur insu. C’est bien vrai qu’un juge à poil, sans sa robe noire, perd l’essentiel de ses moyens. Nu, il ne garde que des instruments inutiles à sa fonction. Après la douche, ledit juge se confesse sur l’oreiller de sa dulcinée et relate, sur son métier, ce qu’aucun Marocain n’ignore : un peu de corruption, un zeste d’abus du pouvoir, une cuillerée d’intimidation et tutti quanti.

Elle est où l’affaire ? On ne le sait toujours pas. Au Maroc, on n’en est, tout de même, pas réduit à avoir besoin de l’aveu involontaire d’un magistrat pour révéler les sempiternels dysfonctionnements de la justice. Où est le pouvoir ? Un juge qui entretient, depuis trois ans, une relation avec une tapineuse berbère et pulpeuse fait plus amoureux que maître chanteur usant et abusant de sa fonction. Où est le sexe ? Le montage en épingle de cette histoire qui fait pâle figure à côté d’autres affaires, autrement plus graves comme la pédophilie, n’en fera pas pour autant une histoire à la Monica Lewinsky. Le petit juge n’est pas Bill Clinton. Et Rakia est loin d’être une stagiaire. Elle semble plutôt du genre croqueuse d’homme. Tout dans cette affaire, presse comprise, sent un malodorant parfum de racolage.

Aujourd’hui le Maroc - Driss Ajbali

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Prostitution Maroc - Sexualité

Ces articles devraient vous intéresser :

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Maroc : les sites pour adultes cartonnent pendant le ramadan

Les Marocains sont friands des sites pour adultes pendant ce mois de ramadan. À quel moment visitent-ils ces sites ?

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.