Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

31 janvier 2025 - 22h00 - Economie - Ecrit par : S.A

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les acteurs du secteur.

« Actuellement, les particuliers titulaires de revenus fonciers dont le montant brut est égal ou supérieur à 120 000 dirhams sont soumis à l’impôt sur le revenu aux taux du barème progressif, dans le cadre de leur déclaration du revenu global en fin d’année après imputation, le cas échéant, de la retenue à la source opérée au cours de l’année concernée au taux non libératoire de 15 %. Afin d’assurer l’équité fiscale et de simplifier ce mode d’imposition, notamment pour les salariés et les retraités, il est proposé de permettre l’option à l’imposition de ces revenus au taux libératoire de 20 %, avec possibilité de bénéficier de la dispense de la déclaration annuelle du revenu global pour lesdits revenus », peut-on dans la note du PLF. Mais cette mesure fiscale qui est entrée en vigueur en ce mois de janvier ne sera pas sans conséquence sur l’activité des propriétaires bailleurs.

À lire : Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

« Cette nouvelle disposition, qui comprend une taxe sur le foncier de 20 % et une taxe communale de 10,5 %, aura un impact à coup sûr sur le moral des investisseurs dans le locatif. Cela risque de décourager l’investissement dans cette niche, sachant que les acteurs ont été au départ encouragés à investir », explique Yassine Meniari, directeur général des agences immobilières AYKANA Rabat auprès de Challenge. L’équité fiscale est en cause. « Nous comprenons l’idée d’ajuster l’impôt dans les secteurs de façon équitable, mais il faut prendre en compte les spécificités de chaque secteur. Et surtout, l’immobilier joue un rôle majeur dans l’économie marocaine », ajoute-t-il.

À lire :Maroc : du changement pour l’impôt sur les revenus locatifs

Pour le CEO des agences immobilières AYKANA Rabat, il s’avère également nécessaire de prendre des mesures pour protéger les investisseurs dans l’immobilier locatif. « Quand on se retrouve avec des locataires qui ont des impayés de 3 à 4 ans et qu’on ne peut rien faire, l’État doit aussi prendre des mesures », insiste-t-il. Mohamed Lahlou, président de l’Union régionale des agences immobilières (URAI) Casablanca-Settat, aborde, lui, les probables incidences sur le prix des loyers. Il joue la carte de l’assurance : « La majeure partie des bailleurs passe déjà sous les radars du fisc. Je ne pense pas que les loyers vont changer, car il y a un encadrement des prix de l’immobilier qui existe ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Impôts - Impôt sur le revenu (IR)

Aller plus loin

Immobilier au Maroc : des changements pour le transfert de propriété

Au Maroc, le transfert de propriété ne se fera plus comme avant, la loi de finances 2025 ayant revisité les conditions applicables à l’inscription des actes et conventions à...

Maroc : du changement pour l’impôt sur les revenus locatifs

Au Maroc, l’imposition des revenus locatifs a connu des modifications majeures depuis 2023. Des changements qui ont un impact significatif sur les contribuables concernés.

Immobilier au Maroc : le fisc marocain en alerte

L’existence de nouvelles pratiques frauduleuses a poussé les services de contrôle de la Direction générale des impôts (DGI) à intensifier leurs inspections fiscales à l’encontre...

L’immobilier trop cher pour les Marocains ?

Le marché immobilier marocain est confronté à de nombreux défis en 2025. Des professionnels soulignent l’urgence d’équilibrer l’offre et la demande et de baisser les prix des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

Maroc : du changement pour les transactions immobilières

Au Maroc, des modifications ont été apportées à certaines dispositions du Code des droits réels, notamment l’article 4. Voici ce qui va changer pour les transactions immobilières.

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur les sociétés

Au Maroc, les Groupements d’intérêt économique (GIE) et les Sociétés en participation paieront désormais l’impôt sur les sociétés. La mesure est entrée en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2025.

Le fisc marocain en alerte

La lutte contre l’économie informelle reste le cheval de bataille de la Direction Générale des Impôts (DGI). Dans ce sens, celle-ci a adopté une nouvelle stratégie.

Fraude fiscale au Maroc : avocats et médecins traqués

Soupçonnant des cas de fraude, les contrôleurs fiscaux scrutent les déclarations fiscales de certaines personnes exerçant une profession libérale.

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).