Au Maroc, le coronavirus plombe le tourisme de montagne

17 février 2021 - 21h30 - Economie - Ecrit par : S.A

Les touristes étrangers se font rares dans les massifs enneigés du Moyen Atlas à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Les professionnels du secteur s’en plaignent et attendent des solutions urgentes.

« On a fait un bon démarrage, surtout auprès de visiteurs étrangers mais la pandémie a stoppé net notre activité », se désole Youssef Mouhyi, directeur de la « Maison de la cédraie », un écomusée ouvert en janvier 2020. Tout comme lui, Moulay Abdellah Lahrizi, 55 ans, patron de l’auberge des Jardins d’Azrou vit la même situation. Il a perdu 70 % de sa clientèle. « L’afflux des étrangers était constant durant toute l’année (2020). Aujourd’hui nous devons nous adapter à une clientèle locale », confie à l’AFP le Suisso-marocain revenu dans son pays natal pour se lancer dans le tourisme. Les restrictions sanitaires sont à l’origine de l’arrêt des balades en groupe, des séminaires et autres rendez-vous collectifs.

« La proximité avec des grandes villes et la situation épidémiologique de la région, où très peu de cas sont enregistrés, incitent les gens à venir. Mais on est loin du compte, car l’afflux est épisodique », laisse entendre le propriétaire du gîte niché à quelques kilomètres d’Ifrane. Rachid Hamidi, vendeur de pierres minérales dans la cédraie d’Azrou exprime des inquiétudes. « Les quelques touristes de passage prennent des photos et passent leur chemin. Il m’arrive de rentrer chez moi sans avoir rien vendu », se lamente cet homme de 34 ans.

La situation semble peu reluisante à Ifrane, située à 1 800 mètres d’altitude et souvent surnommée « la petite Suisse ». On observe une ruée vers cette ville le week-end. « Avant la pandémie, je passais instinctivement mes vacances à l’étranger mais coronavirus oblige, j’ai décidé d’explorer la région », témoigne Ayman, 30 ans, interne en réanimation dans un hôpital à Rabat. « Il y a beaucoup à voir au Maroc et en plus je contribue à faire tourner l’économie touristique du pays, durement touchée par la crise », ajoute-t-il.

Selon le département de tourisme, Ifrane a enregistré un record de fréquentation début janvier avec un taux d’occupation de 95 %. « C’est la seule destination au Maroc qui a réussi cet exploit en période de pandémie », souligne Mariem Ouadaani, directrice de la Délégation provinciale du tourisme d’Ifrane. Toutefois, cet afflux de fin de semaine ne suffira pas pour sauver la saison hivernale à Ifrane. « En semaine, la ville est vide, souligne le gérant du restaurant ‘L’empreinte’. C’est problématique, car nos charges sont fixes mais nos recettes ne le sont pas ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tourisme - Ifrane

Aller plus loin

Le retour des MRE va relancer le tourisme à Khénifra

Le secteur touristique, longtemps resté à l’agonie en raison de la crise sanitaire, reprend progressivement ses activités dans la province de Khénifra grâce à l’arrivée cet été...

Maroc/Nouvel an sous couvre-feu : les professionnels du tourisme redoutent des pertes énormes

Marrakech sous couvre-feu pour le nouvel an, la mesure pourrait bien être généralisée à l’ensemble du territoire national, compromettant les fêtes de fin d’année. Hôteliers et...

Tourisme au Maroc : la reprise ajournée à 2023

La reprise de l’activité touristique au Maroc devra encore attendre. De l’avis de deux opérateurs public et privé, le redémarrage tant espéré pour l’été prochain pourrait être...

Chefchaouen : le tourisme en déclin

La crise sanitaire liée au coronavirus a produit un impact négatif sur le tourisme à Chefchaouen, dans le nord du Maroc. Les touristes sont devenus rares.

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Nord du Maroc mise sur l’aérien pour attirer des touristes

Les opérateurs touristiques du Nord du Maroc saluent l’implantation d’une base aérienne à Tétouan après celle de Tanger. L’infrastructure aéroportuaire va attirer davantage de touristes et booster à coup sûr le développement économique de la région.

Le Maroc, votre prochaine destination de vacances ?

Le Maroc a accueilli 8,9 millions de visiteurs au cours du premier semestre de 2025, soit une hausse de 19 % représentant 1,4 million de touristes supplémentaires par rapport à la même période de 2024. Des chiffres qui confirment la position de leader...

Au Maroc, les hotels préfèrent les étrangers

Des Marocains se plaignent de la préférence accordée aux touristes étrangers par rapport aux clients locaux dans les établissements touristiques, notamment les hôtels.

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Les hôtels marocains ont affiché complet

En 2024, Les hôtels ont fait le plein au Maroc. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, a présenté le bilan.

Le Maroc renforce le contrôle des locations Airbnb

En collaboration avec les ministères du Tourisme et de l’Intérieur, les services de contrôle de l’Office des changes mènent un vaste audit des transferts internationaux pour la location de résidences touristiques via la plateforme Airbnb.

Maroc : où en est la relance du tourisme un an après le séisme ?

Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, fait le point des actions mises en œuvre dans les secteurs dont elle a la charge, dans le cadre du programme de reconstruction et de relance lancé par le...

Une feuille de route ambitieuse pour le tourisme marocain

Le Maroc va investir cette année 8 milliards de dirhams dans l’hébergement touristique, ce qui lui permettrait de disposer de 7 700 lits supplémentaires, a déclaré lundi Fatim Zahra-Ammor, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie...

Maroc : comment la location de voitures se transforme

Le secteur de la location de voitures reprend des couleurs au Maroc. Secoué ces dernières années par des crises successives, le marché a été marqué par une reprise significative en 2024, avec une acquisition de plus de 52 000 véhicules, soit une...

Le secteur de la location de voitures au Maroc menacé

Au Maroc, le secteur de la location de voitures reste impacté par une offre en hausse, des achats importants de véhicules, et l’informel.