Belgique : expulsion d’une étudiante marocaine vers la Roumanie
Bien qu’elle soit détentrice d’un visa Schengen et d’un titre de séjour roumain, l’Office des Étrangers a expulsé une étudiante marocaine du territoire belge vers la Roumanie.
Ouiam Ziti
L’étudiante marocaine Ouiam Ziti est encore sous le choc de son expulsion du territoire belge vers la Roumanie. Au tribunal, elle revient sur les faits et réclame une indemnisation à l’État belge pour avoir été « humiliée et traitée comme une criminelle » par la police.
Ouiam Ziti se souvient avec douleur du jour où elle a été arrêtée en Belgique, puis placée en détention au centre fermé Caricole, en périphérie bruxelloise, avant son expulsion vers la Roumanie. « Je peux comprendre que Monsieur (l’avocat de l’État belge, NDLR) dit que les conditions dans lesquelles j’ai été traitée ne sont pas claires ou sont hypothétiques […] Mais pour moi, cela a un impact. Aujourd’hui, j’en pleure, car ça ne va pas. À chaque fois que je veux prendre un vol, la veille, je ne dors pas. Et quand j’arrive à Charleroi, j’ai peur. Peur de recroiser le policier qui m’a arrêtée », déclare-t-elle devant la 4ᵉ chambre francophone du tribunal de première instance de Bruxelles. Appelée à témoigner, l’étudiante en 5ᵉ année de médecine dentaire à lasi en Roumanie est arrivée en Belgique accompagnée de ses parents.
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Les faits remontent à décembre 2021. Ouiam Ziti, étudiante en 4ᵉ année de médecine dentaire à lasi en Roumanie est arrivée à l’aéroport de Charleroi-Gosselies, en Belgique le 13 décembre pour y passer quelques jours. Elle était à mille lieues d’imaginer le calvaire qui l’attendait. La police l’arrête. « J’ai été transférée dans le centre Caricole le même jour vers 20h30. Je suis restée enfermée dans le centre Caricole du lundi 13 décembre jusqu’au vendredi 24 décembre », avant d’être expulsée vers la Roumanie, avait raconté la jeune femme par téléphone à Bruno Duboisdenghien, un ancien chef de groupe socialiste au conseil communal de Jodoigne, et par ailleurs « citoyen engagé ».
La police reproche à Ouiam de ne pas avoir « du cash sur elle pour démontrer qu’elle est bien capable d’assurer sa subsistance en Belgique », rapporte Soir.be. Des propos réfutés par l’étudiante qui assure avoir trois cartes bancaires, dont une Mastercard sur elle, avoir même proposé à un agent de l’accompagner à un point de retrait pour lui prouver qu’elle pouvait subvenir à ses besoins. « Même si tu es milliardaire, ça ne suffira pas », lui aurait rétorqué un policier. Les allégations de la jeune femme ont été corroborées par la diffusion de deux extraits d’une conversation entre le policier, son oncle et elle.
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Après cet épisode, Ouiam dit se sentir « humiliée, traitée comme une criminelle. » Son avocate réclame à l’État belge une indemnisation liée aux frais médicaux induits par la détention et une indemnisation chiffrée à 2 000 euros par jour passé au centre fermé.
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