Ceuta : un jeune Marocain sauvé in extremis en mer
Un jeune migrant marocain a été sauvé en mer in extremis ce mardi alors qu’il tentait de rejoindre Ceuta à la nage.
Photo : EFE
Abdel Haouri, 31 ans, fait partie des nombreux migrants marocains qui ont été secourus en mer par le service de secours maritime (Salvamento Maritimo) le 15 décembre 2020, à près de 150 km au sud de Gran Canaria. Témoignage.
Dans son podcast « Las caras del mar », publié tous les quinze jours à l’occasion de son 30ᵉ anniversaire, Salvamento a partagé l’histoire d’Abdel, un Marocain qui a été secouru par le service, ainsi que les 30 autres passagers à bord du bateau de fortune qui les transportait de Dakhla au Maroc vers les îles Canaries le 15 décembre 2020. Ce jour-là, le service de secours maritime a secouru 133 personnes de trois bateaux. Le bateau de Haouri était le troisième sauvetage de la journée. Lui et ses compagnons d’infortune avaient déjà passé deux jours et demi en mer.
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« C’était horrible. Vous essayez de dormir pour ne rien ressentir. Vous n’avez aucune idée de ce qui va vous arriver, de l’endroit où vous êtes et de là où vous allez », confie Haouri à EFE, expliquant qu’il a quitté le Maroc où il vivait avec sa famille pour se construire un meilleur avenir en Espagne. Sa mère s’était opposée à ce voyage risqué. « Je ne peux pas te laisser mourir comme ça, m’a-t-elle dit. Je lui ai répondu que nous étions déjà morts, que je voulais donner une nouvelle vie à ma famille, m’aider moi-même », détaille le Marocain.
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Haouri a embarqué à bord de ce bateau de fortune, avec une trentaine d’autres migrants dont une femme et son bébé de quatre mois. « Elle nous dit qu’elle voulait sauter en mer avec son enfant, qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle préférait mourir. Nous avons commencé à dire non, non, les secours vont arriver ! Un avion de récupération est passé. Puis, 30 ou 40 minutes après, un bateau. Je ne me souviens pas du nom », raconte-t-il.
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Il s’agissait du navire Guardamar Concepción Arenal, l’un des quatre patrouilleurs de Salvamento. Haouri se souvient des marins qui leur ont tendu la main pour monter sur ce bateau orange. « Quand vous voyez ces hommes avec leurs gilets, vous vous dites : ce sont des surhommes, des gens qui font un travail très dangereux en aidant des gens qu’ils ne connaissent même pas », déclare-t-il, remerciant les agents pour leur sauvetage. « Je suis réaliste, je suis toujours au point 1. Pas au point 0, mais au point 1 et je vais continuer. Petit à petit je vais réaliser mes rêves ».
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