Cas d’une Marocaine : Les tribunaux français approuvent le licenciement des femmes voilées en France

26 juin 2014 - 11h52 - France - Ecrit par : Bladi.net

Voilà un cas juridique qui devrait prochainement faire jurisprudence. Une femme voilée marocaine qui refusait d’enlever son voile avait été licenciée de la crèche où elle officiait en tant que directrice adjointe, vient de voir ses multiples recours devant la justice ne faire rien d’autre que légitimer son licenciement.

En effet, selon Le Monde : « l’assemblée plénière de la Cour de cassation a mis, mercredi 25 juin, un point final à quatre ans de procédure, et déjugé un arrêt de sa propre chambre sociale de 2013. Le licenciement de Fatima Afif, directrice adjointe de la crèche, était bel et bien justifié, pour avoir refusé d’enlever son voile ». Fatima Afif travaillait à la crèche Baby-Loup, dans le département des Yvelines, et plus précisément à Chanteloup-les-Vignes.

On pourrait croire que ce n’est qu’au sein des établissements scolaires que pareil licenciement pourrait avoir lieu, mais le verdict final de la Cour de Cassation s’est basé sur le code du travail qui spécifie qu’une entreprise privée (ou une association comme il est le cas de la crèche), a le droit de restreindre la liberté du salarié de dévoiler ses convictions religieuses. Deux conditions doivent par contre être réunies, selon Le Monde : Cette restriction doit être en accord avec « la nature de la tâche à accomplir » et elle doit être « proportionnée au but recherché ».

Et dans le cas de la crèche ?

D’après le même média : « Baby-Loup avait adopté un règlement intérieur, qui précisait que « le principe de la liberté de conscience et de religion de chacun des membres du personnel ne peut faire obstacle au respect des principes de laïcité et de neutralité qui s’appliquent dans l’exercice de l’ensemble des activités ».

En outre, toujours dans cette même affaire, les tribunaux français (la Cour de cassation et la Cour d’appel), avait déduit que cette restriction sous laquelle était tombée la Marocaine sous peine de licenciement, ne présentait pas « un caractère général mais était suffisamment précise, justifiée par la nature des tâches accomplies, et proportionnée au but recherché ».

Le Monde écrit à ce sujet : « Baby-Loup était une petite structure de 18 salariés, en relation directe avec les enfants et leurs parents ». Donc, même si ni le média ni les tribunaux « n’osent » le dire, on peut conclure de ses propos que le voile « dérange » les parents car il pourrait influencer les enfants. Le but recherché étant d’éviter cela…

« Il n’en résulte pas pour autant, insiste la Cour, que le principe de laïcité est applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public ».

En résumé

En résumé, ça a commencé avec une crèche et les tribunaux pourront statuer à chaque nouveau cas de licenciement de femmes qui refusent d’ôter leur voile. Si une entreprise (même privée, tel que le stipule le code du travail) peut prouver que le voile dérange, et que la personne qui le porte ne devrait pas le porter pour effectuer un travail précis, alors la question ne se poserait même pas : le licenciement serait approuvé par les tribunaux.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Religion - Droits et Justice - Intégration

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : ils paient les dettes des plus pauvres

De jeunes Marocains, influenceurs, artistes et personnalités sont à l’origine d’une initiative visant à soutenir les familles dans le besoin en cette période de ramadan, mais aussi à les aider à éponger leurs dettes.

Maroc : les appels au Jihad dans les mosquées interdits

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

France : les étrangers en règle désormais fichés

Un durcissement du traitement administratif des étrangers, même en règle, se dessine à Nantes. Une note interne de la police dévoile une procédure inédite qui fait grincer des dents.

Maroc : Une vague de racisme contre les mariages mixtes ?

Des activistes marocains se sont insurgés ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre le fait que de plus en plus de femmes marocaines se marient avec des personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne. Les défenseurs des droits humains...

Roi Mohammed VI : appel à gracier les détenus politiques pour la Fête du Trône

Le bureau exécutif du Centre Adala pour les droits humains demande « une grâce royale générale en faveur des détenus politiques au Maroc » à l’occasion de la Fête du Trône, prévue le 30 juillet.

Ramadan 2025 au Maroc : quand débutera le mois sacré ?

Le mois de Ramadan 2025 devrait débuter le 1ᵉʳ ou le 2 mars, selon les prévisions. L’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré, est quant à lui attendu pour le lundi 31 mars 2025.

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.