Malgré leur naissance en Espagne, les enfants de Zouhira ont du mal à obtenir leur nationalité

13 avril 2022 - 22h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Une Marocaine résidant à Malaga depuis 17 ans, et victime de violences de la part de son ex-mari marocain pendant plusieurs années, cherche depuis deux ans à obtenir la nationalité espagnole à ses trois enfants âgés de 17, 13 et 10 ans, tous nés en Espagne.

Zouhira, plus connue sous le nom de Sara à Malaga, tente désespérément d’obtenir la nationalité espagnole à ses trois enfants nés de son précédent mariage avec un Marocain qui lui faisait subir des violences extrêmes. Les trois enfants sont nés et scolarisés en Espagne, ne parlent que l’espagnol et n’ont été au Maroc qu’une seule fois, alors qu’ils étaient encore en bas âge, fait savoir La Opinion de Malaga.

Arrivée légalement en Espagne il y a 17 ans, la Marocaine a épousé en 2020 Curro López, un homme d’origine espagnole. La même année, elle obtenait la garde légale exclusive de ses trois enfants. Aujourd’hui, elle se bat pour que ses enfants obtiennent la nationalité espagnole. Leur père, qui lui faisait subir des violences de façon régulière, avait refusé d’engager les procédures administratives pour permettre aux enfants d’obtenir la nationalité espagnole, explique-t-elle.

À lire : Le long chemin de Jamal El Anbi pour obtenir la nationalité espagnole

Pour Sara, demander la nationalité pour ses enfants est une question de logique parce qu’ils n’ont connu aucun autre pays en dehors de l’Espagne, et aucune langue ou culture autre qu’espagnoles. Au Maroc, la garde exclusive des enfants n’est pas accordée à la femme, détaille-t-elle, ajoutant que les enfants pourraient ne plus jamais revenir en Espagne s’ils couraient le risque de se rendre dans le royaume. « Dès qu’ils entrent au Maroc, la police peut arriver avec un proche de leur père et les emmener », souligne-t-elle, craintive.

« S’ils obtiennent la nationalité espagnole, le Maroc n’aurait plus de droits sur eux et ils pourraient rendre visite à la famille », précise Sara, indiquant qu’en raison de cette situation, les mineurs ne connaissent pas la majorité des membres de la famille marocaine et « échangent avec leurs grands-parents par visioconférence ». La Marocaine ne sait pas combien de temps encore va durer la procédure alors que dans un an, son fils aîné aura 18 ans. « Nous avons démarré ce processus depuis plus de deux ans, sans succès », critique pour sa part, Curro López, le futur « père » des trois enfants qui porteront son nom.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Famille - Malaga - Femme marocaine - Enfant

Aller plus loin

Le combat de Sara pour obtenir la nationalité à ses trois enfants nés en Espagne

Sara, Marocaine, se bat à Malaga depuis des années pour obtenir la nationalité espagnole à ses trois enfants âgés de 17, 14 et 11 ans, tous nés en Espagne d’un précédent mariage...

Les Marocains, numéro 1 pour la nationalité espagnole

Cette année encore, les Marocains arrivent loin devant toutes les nationalités en ce qui concerne l’obtention de la citoyenneté espagnole.

10 000 enfants marocains ont obtenu la nationalité espagnole

Plus de 10 000 naissances de parents marocains ont eu lieu sur le sol espagnol, durant les six derniers mois de l’année 2019, selon les données de l’Institut national espagnol...

La nationalité espagnole refusée à une Marocaine

Le tribunal administratif de l’Audience nationale espagnole a rejeté la demande de nationalité d’une Marocaine de Ceuta pour défaut d’intégration dans la société, de pratique et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le burkini banni dans plusieurs piscines au Maroc

Au Maroc, l’interdiction du port du burkini à la piscine de certains hôtels empêche les femmes musulmanes de profiter pleinement de leurs vacances d’été. La mesure est jugée discriminatoire et considérée comme une violation du droit des femmes de...

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Hiba Abouk et Achraf Hakimi se retrouvent à Madrid

Un an et demi après leur divorce, Hiba Abouk et Achraf Hakimi ont été vus mardi à Madrid, en compagnie de leurs enfants, Amin et Naim.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Casablanca : une mère tuée d’un coup de couteau par son propre fils

Alors qu’elle tentait de sauver sa fille d’une agression physique, une mère de famille a été poignardée à mort par son fils dans l’arrondissement de Sidi Bernoussi à Casablanca.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Achraf Hakimi : « Tout le monde s’est sacrifié pour moi »

Dans une interview, le latéral droit marocain du PSG Achraf Hakimi a témoigné de son amour et de sa reconnaissance à tous ceux qui se sont sacrifiés pour lui, sans manquer d’évoquer son enfance, son attachement à la famille et sa passion pour la mode.