"Il s’agit définitivement d’une transaction. Les Marocains n’utilisent pas le mot ‘normalisation’ mais dans la pratique il s’agit d’étendre des relations qui ont toujours été là, et pour les Marocains cela renforce leur image en Occident de pays libéral, tolérant, ouvert, multiculturel et qui valorise son patrimoine juif (…) La question est de savoir quel est le prix payé par les Marocains ? Ils ont calculé le prix en termes de politique intérieure de cette mesure", a-t-il déclaré dans une interview accordée à l’AFP.
Selon les explications du spécialiste, depuis que le Maroc a fermé son bureau de liaison en Israël, et le bureau de liaison israélien au Maroc au début des années 2000, le roi Mohammed VI a préféré maintenir un profil bas en maintenant des relations avec Israël, en développant ces relations, mais en les gardant sous le radar, car il y a une opposition à l’intérieur du pays sur ces relations de la part des islamistes, des nationalistes, de personnes proches des Palestiniens.
"Pour la monarchie, la question était donc : quel bénéfice pouvons-nous tirer de ça ? Et il n’y avait jamais assez de bénéfice qu’Israël pouvait offrir à lui seul afin de renverser la décision de fermer (ces bureaux de liaison). Israël avait beau faire du lobbying à Washington en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental, ou pour une aide au Maroc, mais ce n’était pas suffisant", a-t-il analysé, faisant remarquer que la donne a complètement changé avec la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.