Mauritanie-Maroc : une alliance qui inquiète Alger

Le président mauritanien a récemment effectué un déplacement à Rabat où il a eu un tête-à-tête avec le roi Mohammed VI. Une rencontre vue d’un mauvais œil par l’Algérie qui n’a pas tardé à le faire savoir.

Dans un communiqué, le Cabinet royal a indiqué que « cette rencontre s’inscrit dans le cadre des relations de confiance et de coopération fortes entre les deux pays, ainsi que des liens de fraternité sincère entre les deux peuples frères ». À cette occasion, « les dirigeants des deux pays ont salué le développement positif du partenariat maroco-mauritanien dans tous les domaines », ajoute la note.

Impliquée malgré elle dans le conflit au Sahara en raison de sa position géographique entre l’Algérie et le Maroc, la Mauritanie a affiché jusque-là une certaine neutralité sur cette question. Mais depuis un certain temps, elle a choisi de renforcer sa coopération avec Rabat, au détriment d’Alger. Une posture adoptée depuis l’opération menée par l’armée marocaine contre des Sahraouis au poste-frontière de Guerguerat en novembre 2022, analyse Naoufal Bouamri, spécialiste du Sahara.

En réaction à ce rapprochement entre Rabat et Nouakchott, l’Algérie a rappelé son ambassadeur en Mauritanie, Mohamed Benattou, en poste depuis trois ans, et procédé à son remplacement par Amin Abderrahmane Saïd-Abdessameud. « Nous avons observé une attitude similaire envers plusieurs pays européens, ce qui illustre la nature de la diplomatie algérienne, fondée sur l’émotion et la volonté de contrôler les décisions souveraines des autres États », estime l’analyste politique.