Le meurtre de Soufiane Benali : un procès entre vengeance et trafic à Bruxelles

Le procès du meurtre de Soufiane Benali, jeune homme de 23 ans, surnommé « Nana » tué en juillet 2020 à Forest, en Belgique, se poursuit devant la cour d’assises de Bruxelles avec le réquisitoire de l’avocat général. L’un des avocats de la famille dénonce « un assassinat publicitaire ».

Lors de l’audience de lundi, Redwan Mettioui, avocat de la famille de Soufiane Benali a plaidé la culpabilité de Mohamed-Amine Dardour, Youssef Jeddi et Younes Bakkali, tous trois accusés d’être auteurs ou co-auteurs de l’assassinat du jeune homme de 23 ans à Forest le 5 juillet 2020, rapporte La Dernière Heure. « Le dossier est clair, limpide. Il vous permet de les juger coupables au-delà de tout doute raisonnable ». L’avocat n’a pas manqué d’exprimer son ressenti. « Des scènes de guerre comme ça, où l’on tire en pleine rue au pistolet mitrailleur, c’était du jamais vu à Bruxelles. Et constater que les deux principaux suspects, Mohamed-Amine Dardour et Youssef Jeddi, étaient de si jeunes individus, j’avais du mal à le croire », a-t-il confié.

Mettioui s’étonne des comportements de Dardour et de Jeddi : « Mais de voir ensuite que Dardour s’est évadé en cassant son bracelet électronique, que Jeddi l’a rejoint en Espagne en totale infraction à ses conditions de libération et qu’ils ont recommencé un trafic de drogue là-bas et se sont à nouveau munis d’armes… Ça m’a stupéfait ».

Soufiane Benali a été abattu de deux balles dans la nuit du 4 au 5 juillet 2020 dans son quartier, rue Orban, à Forest. Deux de ses amis âgés de 17 et 19 ans s’en sortent, eux, grièvement blessés. Les investigations policières ont révélé que Dardour, qui était à la tête d’une association de malfaiteurs active dans la vente de cannabis et de cocaïne depuis 2018, dont l’un des « points de vente » était le quartier Orban, aurait décidé de s’en prendre à Soufiane parce qu’il lui faisait concurrence. Pour l’avocat Isa Gultaslar, le mobile du crime est ailleurs. À l’en croire, le jeune homme de 23 ans s’était battu avec Dardour et Jeddi quelques jours avant les faits et il avait eu le dessus. Un affront insupportable pour les deux hommes. « Ils sont venus rétablir une sorte d’honneur perdu. Voilà pourquoi ils viennent avec une arme de guerre, pour montrer qui ils sont. C’est un assassinat publicitaire », a avancé le pénaliste.