Qui est Karim, l’un des accusés clés du meurtre de Kévin Guerrier ?

27 février 2025 - 22h00 - France - Ecrit par : P. A

Karim, un des sept accusés du meurtre violent de Kévin Guerrier, le jeune homme de 26 ans poignardé puis roué de coups avec une batte de base-ball entourée de fils barbelés à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) le 3 janvier 2021, a été entendu mardi devant les assises de Seine-Saint-Denis.

Le procès des sept accusés du meurtre de Kévin Guerrier, sur fond de règlement de comptes entre le gang Gacem, auquel appartiennent les accusés, et le clan Zouhairi dont sont membres la victime et son ami Corentin qui a eu la vie sauve, s’est ouvert mardi dernier devant les assises de Seine-Saint-Denis. Lors de ce premier jour du procès qui durera trois semaines, Karim L., un Marocain de 32 ans, sur qui des traces d’ADN de la victime ont été retrouvées, a été entendu.

Accusé d’avoir porté plusieurs coups de couteau à Kévin, Karim a été arrêté alors qu’il prenait la fuite de la cité Cordon. Lors de son audition, il nie les faits, rapporte Le Parisien. « Je ne sais pas comment je me suis retrouvé dans cette histoire », a-t-il lâché. Karim vivait avec ses parents, ses frères et ses sœurs dans leur maison située dans la cité du 8-Mai-1945 à Saint-Ouen. Le jeune homme lui a confié lors de leurs échanges que ses parents lui ont inculqué « des valeurs de justice et de droiture ».

À lire : Meurtre de Philippine : Taha avoue et plonge dans l’amnésie

Mais une fois dans la rue où le trafic de drogue était prédominant, il a été contaminé par les mauvaises fréquentations. « Quand vous n’avez plus d’argent de poche, vous tombez dedans », explique-t-il à la barre. A 19 ans, Karim a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne). « J’étais un primo-délinquant, ils m’ont mis avec de gros voyous. Je me retrouvais en promenade avec le gang des barbares, des Corses, des Basques. Tu fais de nouvelles connaissances et voilà. »

Après avoir rencontré sa femme, le Marocain a complètement changé de vie. Il effectue des maraudes avec l’association Le Joli Mai, qui a ouvert sur la place du 8-Mai. Sa femme le décrit comme un mari attentionné et un papa poule : « À la maison, il est un nounours et un clown. » Mais dehors, l’accusé affiche un caractère différent. « Dehors, je suis arrogant. C’est un personnage que je fais pour me protéger », affirme-t-il, confirmant cette « double personnalité ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Procès - Homicide - Violences et agressions

Aller plus loin

Affaire Monguillot : un accusé marocain expulsé avant son procès

Prévu mardi 15 avril devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, le procès de Mohamed Akrafi, logeur de Wyssem Manai et Maxime Guyennon, les meurtriers du chauffeur de...

Le meurtre de Soufiane Benali : un procès entre vengeance et trafic à Bruxelles

Le procès du meurtre de Soufiane Benali, jeune homme de 23 ans, surnommé « Nana » tué en juillet 2020 à Forest, en Belgique, se poursuit devant la cour d’assises de Bruxelles...

Mort d’Amar à Bobigny : un policier mis en examen pour meurtre

Amar, un vendeur de cigarettes à la sauvette, a été tué samedi 29 juin dans le garage d’un pavillon qu’il squattait à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ses proches dénoncent un crime...

Meurtre de Philippine : Taha avoue et plonge dans l’amnésie

Après avoir été entendus en tant que témoins dans les locaux de la brigade criminelle de Paris, les proches de Taha O. qui l’hébergeaient parfois en France, sont sous le coup...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Le Maroc confronté à une flambée d’agressions à l’arme blanche

Les agressions à l’arme blanche prennent de l’ampleur au Maroc. Pas moins de 5 138 cas ont été enregistrés en janvier et février 2025. Les services de sécurité poursuivent leurs efforts pour lutter et tenter d’éradiquer ce phénomène.

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : mères célibataires, condamnées avant même d’accoucher

Au Maroc, les mères célibataires continuent d’être victimes de préjugés et de discriminations. Pour preuve, la loi marocaine n’autorise pas ces femmes à demander des tests ADN pour établir la paternité de leur enfant.