Premiers signes de méventes immobilières à Marrakech

21 juin 2008 - 10h48 - Economie - Ecrit par : L.A

Les riads et les villas de Marrakech auraient-ils perdu leur attrait ? L’activité immobilière dans la ville ocre enregistre un premier reflux après la folie de ces dernières années. C’est, en tout cas, ce que relèvent les professionnels. La mode Marrakech est en passe de devenir un vieux souvenir.

Pour Bernard Schlappi, manager de l’agence Immogessy, « la fièvre immobilière à Marrakech ne pouvait pas durer éternellement, cette décrue était plus que prévisible ». Pour d’autres, ce n’est qu’une alerte passagère. David Monterin, directeur commercial chez Atlas Immobilier, est de ceux qui pensent que l’essoufflement est dû à « la crise immobilière américaine dont nous commençons à ressentir les répercussions ». Le subprime arrive au Maroc par Marrakech. « La clientèle européenne est de plus en plus hésitante à investir. Les gens font plus attention. Les taux d’intérêt ayant augmenté. Ça freine beaucoup de personnes qui reportent leur placement ».

La baisse des ventes est palpable pour Mounaim Bennani Karim, directeur de Guy Hoquet Maroc. Il reste néanmoins optimiste. « La crise va s’estomper d’ici une ou deux années », prédit-il. « Ce sont des cycles économiques », fait-il remarquer, car « nous vivons une période de récession qui se caractérise par une augmentation des prix du pétrole, des denrées alimentaires... Mais ce ralentissement va passer. On investit moins, par les temps de crise ». Samir Benmakhlouf de Century 21, considère la situation autrement. Selon lui, il ne s’agit nullement d’une crise immobilière, mais parle d’offre déficiente. « Des palais à 10 millions DH à Marakech, les masses ne se bousculent pas pour les acquérir. Il suffit d’ajuster l’offre à la demande ».

Contexte économique fragile

Ce qui est certain, par ailleurs, c’est que la crise internationale a un impact direct sur les ventes et atteint de plein fouet des agences immobilières qui ont mis la clé sous le paillasson. Le métier va mal. La roue tourne à Marrakech, constate Schlappi, ce sont les agences mal structurées qui ont d’abord accusé le coup. « Ça va assainir le marché », se contente de dire le directeur commercial d’Atlas Immobilier.

Malgré ce contexte économique qui fragilise les ventes, le prix du mètre carré est toujours aussi cher. Il est estimé entre 13.000 et 18.000 DH et atteint des pics de 23.000 DH au coeur de la ville. Le marché est instable et a du mal à trouver son équilibre. La profession est partagée. Si le directeur de Guy Hoquet prévoit une stabilisation des prix, Monterin pense que le rythme d’augmentation va progresser mais « à valeurs plutôt raisonnables ». Cependant, personne ne se risque à parier sur une prochaine baisse. « Le marché de l’immobilier suit une courbe en escalier. Il ne baisse pas. Il augmente et passe parfois par des périodes de stagnation », explique Benmakhlouf. Mais il faut faire attention à la marche, parfois il lui arrive de doubler de volume. En l’espace de deux années seulement, le prix du mètre carré a augmenté « de 30 à 50% », confirme le directeur commercial d’Atlas Immobilier.

Source : L’Economiste - Amira Khalfallah

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Marrakech - Crise immobilière Maroc

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’afflux des MRE va booster le secteur immobilier cet été

L’arrivée au Maroc cet été des Marocains du monde dans le cadre de l’Opération Marhaba, va contribuer à booster le secteur de l’immobilier.

Maroc : ces investisseurs étrangers piégés

Au Maroc, plusieurs investisseurs étrangers ont engagé des ressources importantes dans certains secteurs comme l’agriculture, l’immobilier, la restauration, sans une étude préalable. Conséquence, ils ont enregistré des pertes colossales du fait de la...

Maroc : un nouveau programme pour des loyers plus abordables

Face aux difficultés d’accès au logement par les ménages à revenus moyens et les jeunes dans les grandes villes ou celles abritant des projets de grande envergure, les autorités marocaines prévoient de lancer un programme dédié au logement locatif...

Le Maroc impose le paiement électronique pour lutter contre la fraude foncière

À compter du 14 avril 2025, l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) imposera le paiement électronique pour les frais de conservation immobilière. Objectif, renforcer la transparence dans les...

Maroc : des promoteurs immobiliers sous haute surveillance

Le ministère de l’Intérieur dirigé par Abdelouafi Laftit mène une lutte contre l’évasion fiscale dans le secteur de l’immobilier. Dans son viseur, les promoteurs immobiliers qui ne paient pas la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) et certains...

Immobilier au Maroc : l’attestation fiscale qui freine les transactions

L’exigence légale de la présentation d’une attestation fiscale avant toute transaction immobilière, entrée en vigueur le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, fait des mécontents, aussi bien dans le rang des opérateurs économiques que des notaires.

Immobilier en Espagne : les Marocains parmi les principaux acheteurs

Le marché immobilier espagnol reste un eldorado pour les investisseurs étrangers. Selon les dernières données, ces derniers ont acquis 15 % des logements vendus au cours du dernier trimestre, soit un point de plus qu’il y a dix ans. Parmi eux se...

5 000 Marocains deviennent propriétaires grâce à l’aide du gouvernement

Sur les 54 000 demandes d’aide au logement enregistrées sur la plateforme dédiée à cet effet, 5 000 ont été déjà acceptées, a annoncé Fatima Ezzahra El Mansouri, la ministre de l’Habitat.

Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Au Maroc, le nouveau programme d’aide à l’acquisition de logements est susceptible d’apporter une bouffée d’oxygène au marché immobilier.

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.