
L’Union européenne (UE) affiche sa détermination à utiliser pleinement les instruments de défense commerciale pour protéger son industrie et les emplois qu’elle génère du Maroc.
Mini-révolution dans le monde de la microfinance marocaine. Malgré la précarité de leur statut juridique, les réfugiés porteurs de projets peuvent décrocher des fonds. « Il ne s’agit pas de prêts mais de dons. Ce n’est pas non plus de l’assistanat », note Anne Balenghein, vice-président de l’Association marocaine d’appui à la promotion de petite entreprise (AMAPPE). Elle veille, « bénévolement », avec trois autres salariés sur ce dossier.
Les bénéficiaires n’ont pas donc d’obligation de remboursement. Le financement est couplé à un suivi et une formation. Créée en 1991, l’AMPPE est depuis septembre dernier l’un des partenaires sociaux du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR). L’instance onusienne injecte les fonds et son « associé » en effectue le suivi. Auparavant, c’était l’Association départ pour l’éducation, la communication et les oeuvres sociales (ADECOS) qui s’en occupait. Elle fait toujours partie des partenaires du HCR. Elle se focalise surtout sur un service d’écoute et d’orientation…
Pour « des raisons d’expertise, l’AMPPE a repris la relève dans la microfinance pour réfugiés », précise-t-on au HCR. On parle pour l’instant de phase transitoire. Le parrainage est à son stade embryonnaire. L’année qui s’annonce sera décisive.
Depuis deux ans, 200 demandes ont été déposées par des réfugiés porteurs de projets. Un peu plus de la moitié a été traitée. « Le dépôt des candidatures est actuellement suspendu afin de gérer le passif », précise Anne Balenghein. Une trentaine d’études de faisabilité sont déjà prêtes. Et 17 autres microprojets de réfugiés ont démarré. Le montant global du budget alloué aux microprojets n’a pas été divulgué. Mais il sera « proportionnel à leur nombre ». Le financement moyen est de 5.500 DH par projet. De plus, 500 DH par personne sont accordés pour les frais.
Comme c’est le cas pour le microcrédit, les candidats sont soumis à des critères d’éligibilité. Ils doivent être majeurs et réfugiés politiques (reconnus par le HCR). Leurs microprojets doivent cibler des secteurs porteurs. « La vente de poissons salés, par exemple, n’est pas automatiquement retenue », souligne la représentante de l’AMAPPE. Parmi les propositions, il n’y a pas que la vente (produits cosmétiques, artisanat…). Les services figurent aussi : massage de rééducation, installation de parabole, télécoms… Il va de soi que les « prétendants » doivent avoir un minimum de compétence.
La notation des projets se base également sur des critères éthiques. « Les sujets fragiles, femme enceinte ou mère, ont une bonification », précise Anne Balenghein. La date du dépôt joue aussi. C’est surtout le profil des candidats qui est surprenant. On y déniche souvent des bac+4 voire plus (informaticien, économiste, psychologue…). Un profil aussi pointu que celui des crédits pour jeunes promoteurs. Une commission, composée de l’AMAPPE et du HCR, valide finalement les projets.
Mais tout n’est pas rose. Sans oublier les rafles de police, la « vision étroite du marché local des réfugiés » menace la viabilité de leurs projets.
« Le programme à lui seul ne peut résoudre leur survie économique », affirme Paulin-Kuanzanbi. Il est réfugié angolais depuis mars 2003 et cameraman de profession. Jusqu’à présent, Rabat n’a pas de procédure d’asile. Une précarité juridique qui accentue la précarité économique… des réfugiés !
Brèche
Des dons pour les réfugiés porteurs de microprojets. L’initiative est prometteuse. Car elle atténue l’amalgame fait entre réfugié politique et économique. Si cette démarche poursuit sa lancée, elle va ouvrir une brèche. Les microprojets des réfugiés « ayant fait leur preuve bénéficieront de prêts cette fois-ci », indique le HCR. L’idée fait son chemin. La fondation Zakoura fera-t-elle le pas ? Il est encore tôt pour se prononcer.
Durant ces deux dernières années, le HCR a traité 3.250 demandes d’asile. Ils sont actuellement 770 réfugiés a avoir obtenu un statut.
L’Economiste - Faiçal Faquihi
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