Mondial 2030 : quid des retombées touristiques pour le Maroc ?

Les opérateurs marocains du tourisme se félicitent de l’attribution par la FIFA de l’organisation de la coupe du monde 2030 au trio Maroc-Espagne-Portugal. Cet événement devrait booster leur secteur.

Cette semaine, la FIFA a révélé que la Coupe du monde 2030 se déroulerait dans six pays (Maroc, Espagne, Portugal, Argentine, Uruguay, Paraguay) et sur trois continents (Europe, Afrique, Amérique du Sud). Le Maroc, l’Espagne et le Portugal qui sont les pays hôtes dont la candidature conjointe a reçu l’assentiment de l’instance internationale organisera chacun une trentaine de matchs. « Partant du fait que chacun des 30 matchs aura lieu dans des stades pouvant accueillir 60 000 participants, dont 50 % sont étrangers, le Maroc recevra au moins 900 000 touristes étrangers », avance un membre important de la Confédération nationale du tourisme impliqué dans la préparation du déplacement de dizaines de milliers de supporters marocains lors du précédent Mondial du Qatar dans une interview accordée à Médias24. Il estime qu’un million de visiteurs se déplaceront en fonction des qualifications de leur équipe favorite au Mondial.

La durée moyenne de séjour d’un supporter était de 4 nuits durant les précédentes coupes du monde de football. Déduction : le secteur hôtelier devrait générer 4 millions de nuitées, en plus de celles des autres touristes étrangers de séjour, des MRE et des visiteurs domestiques. Si chaque nuitée est facturée à 1 000 dollars, les recettes peuvent donc avoisiner 4 milliards de dollars pour les 4 millions de nuitées, auxquels il faudra ajouter un indice multiplicateur de 2 qui correspond à toutes les dépenses annexes, notamment le transport aérien, la nourriture, la location de voiture… Tous calculs faits, le Mondial 2030 devrait générer un chiffre d’affaires touristique global pouvant atteindre 8 milliards de dollars.

L’opérateur a par ailleurs déconseillé au Maroc de marcher dans le sillage de l’Afrique du Sud qui, en organisant la coupe du monde 2010, avait consacré un lourd investissement à la construction de nombreux stades flambant neufs qui n’ont jamais été amortis, et dont certains sont désormais désertés ou encore en ruine. Il appelle donc les autorités marocaines à n’investir que dans des installations sportives qui pourront être rentabilisées par la suite, avec l’accueil de grands matchs ou de tournois internationaux, ce qui permettra au royaume de bénéficier d’un effet positif post-Mondial à l’image du Mexique et de l’Espagne. « Si toutes les infrastructures nécessaires sont menées à terme, le chiffre de 16 millions d’arrivées prévu par la feuille de route, bien avant l’annonce de la FIFA confirmant le succès de la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal, sera certainement très largement dépassé », estime-t-il.