Transferts MRE : la progression resterait soutenue en 2022
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Les frais transferts d’argent de la part des Marocains résidant à l’étranger, sont très élevés. Consciente de ces abus, Bank al-Maghrib appelle à y mettre fin.
La question a été évoquée lors de la troisième session trimestrielle de l’année de la banque centrale, où le gouverneur Abdellatif Jouahri, a appelé les régulateurs à réfléchir sur les taux pratiqués par les opérateurs de transfert d’argent.
Selon BAM, ces structures financières exploitent les transferts d’argent dans de nombreux pays, en imposant des frais exorbitants qui absorbent des paiements vitaux pour les économies. « Pour les MRE, le problème des coûts nous préoccupe en permanence », a déclaré le Gouverneur de BAM, ajoutant qu’il a demandé « au niveau des organisations internationales, puisqu’elles parlent de plus en plus de croissance inclusive et d’inclusion financière, à ce qu’elles-mêmes dénoncent ce qui est exagéré de la part de ces sociétés multinationales en ce qui concerne les coûts de transferts ».
Un contrat sur le dos des MRE
À l’origine de cette alerte, la hausse constante des transferts des MRE ces dernières années et la manne engrangée par ces opérateurs qui ont instauré un monopole, profitant d’un marché énorme, estimé par la Banque mondiale à 500 milliards de dollars.
A lire : BAM : une étude pour expliquer les transferts records des MRE
Pour le professeur de Fintech Inigo Moré, « ce qui se passe actuellement, c’est qu’il y a un monopole qui impose des coûts énormes et ce sont les émigrés qui sont en train de payer ces coûts. Aujourd’hui, il y a un problème, car tous les transferts passent par une seule société qui détient le monopole du marché et donc impose les prix. Et les MRE payent ce monopole ».
Et d’ajouter que derrière ces coûts élevés de transfert d’argent, se cachent des accords d’exclusivité imposés par les multinationales contrôlant le réseau mondial.
Encourager la concurrence
Face cette situation, il est urgent de mettre fin à ce droit d’exclusivité signé sur le dos des migrants. À cet effet, Jouahri a souligné que « nous avons réussi à réduire les coûts sensiblement. Et puis, nous essayons que la concurrence joue à plein, et qu’il n’y ait pas d’ententes en ce qui concerne les conditions qui sont appliquées par les grandes sociétés qui interviennent dans le cadre des transferts ».
À ce sujet, le chercheur Inigo Moré, a préconisé le renforcement des cadres nationaux juridiques. Il a rappelé que « trente pays au monde ont approuvé des lois interdisant aux banques et aux institutions financières de signer des contrats d’exclusivité. À partir de là, les coûts des transferts se réduisent ».
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