Maroc : des interprêtes amazighs dans les tribunaux
Le ministère de la Justice et l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) renforcent leur coopération en vue de l’intégration de l’Amazighe dans le système judiciaire.
Le Collectif des associations amazighes établis à l’étranger ont adressé une lettre au gouvernement marocain, pour réclamer la promotion de la culture amazighe aux ressortissants marocains résidant à l’étranger.
Dans une lettre adressée à Saad Eddine El Othmani début mai, en sa qualité de Président de la Commission ministérielle permanente chargée d’assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, les Amazighs installés majoritairement en Europe relèvent que le projet de plan comporte six lacunes et dresse une kyrielle de propositions.
En son premier point, le collectif recommande au ministère de l’Éducation nationale d’étendre l’enseignement de l’amazigh en cours depuis deux décennies, aux ressortissants marocains à l’étranger. Ceci, en modifiant les accords bilatéraux relatifs à l’enseignement de la langue du pays d’origine signés entre le Maroc et les États d’accueil afin d’y inclure la langue amazighe et en allouant des ressources nécessaires, humaines et matérielles, pour mener à bien la mission.
Les membres du collectif proposent deuxièmement, l’utilisation de l’amazighe comme langue officielle dans les ambassades, les consulats et les Cadis et les Adouls accrédités ainsi que dans les centres culturels de l’étranger financés par l’État marocain. Ils réclament également l’emploi de l’amazighe aussi bien dans la documentation officielle que dans les cérémonies officielles et les fêtes nationales à l’étranger, rapporte le Monde amazigh.
Sur le plan culturel, l’ensemble des associations réclame le financement et la promotion des festivals, concerts, expositions et faciliter la participation des artistes amazighs dans le cadre des événements de diplomatie culturelle. À cet effet, la diaspora amazighe souhaite plus de participation des artistes amazighs établis à l’étranger dans les programmes culturels et artistiques organisés au Maroc (musiciens, peintres, comédiens, conteurs…) et leur présence constante dans les médias publics et privés ou encore l’utilisation de la langue amazighe dans les spots et les messages diffusés dans les transports aériens et maritimes reliant le Maroc avec les pays d’accueil.
En somme, le collectif propose la mise en place d’une commission mixte de suivi des différents chantiers cités ci-dessous intégrant des ressortissants marocains de l’étranger et des agents de la société civile œuvrant pour à la promotion de la culture amazighe.
L’amazigh n’est pas qu’une langue, c’est aussi le véhicule de valeurs et de pratiques culturelles qui, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains, a su constituer un rempart contre les dérives sectaires et un ciment pour la patrie, soutient le Collectif, jugeant utile sa transmission et sa prise en charge auprès des Marocains du Monde.
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