Naziha tente désespérément de récupérer ses enfants, enlevés il y a cinq ans (+ droit de réponse)

2 mai 2022 - 16h40 - Belgique - Ecrit par : S.A

En Belgique, Naziha se bat pour le retour de ses deux enfants, enlevés par leur père résidant à Dubaï, il y a cinq ans. Bien qu’elle en ait la garde exclusive, elle se heurte à une difficulté majeure : les Émirats arabes unis n’ont pas signé la Convention de La Haye visant à favoriser la collaboration entre les États concernant l’enlèvement des enfants.

Les enfants de Naziha ne sont jamais rentrés de leurs vacances d’été chez leur père, à Dubaï, il y a cinq ans. Ce dernier a usé de subterfuges pour lui enlever Nohe et Ibrahim respectivement nés en 2009 et 2011. Le premier est né en Belgique tandis que le second est né à Dubaï, où s’est installé leur papa en raison de nouveaux défis professionnels. Le couple commence à battre de l’aile avant la naissance de leur deuxième enfant. Naziha n’épousait pas l’idée de s’exiler. Mais fatiguée faire les allers-retours entre Dubaï et Bruxelles, elle finit par s’installer aux Émirats arabes unis. Cette nouvelle vie est loin d’être un long fleuve tranquille. À un moment donné, elle craint pour sa sécurité et celle de ses enfants. « J’ai appris qu’il était recherché parce qu’il devait de l’argent », affirme-t-elle à RTL.be.

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En décembre 2016, le père de ses enfants décide de partir 20 jours pour un voyage au Maroc. Naziha se retrouve alors seule à Dubaï avec ses enfants. Après six mois, elle quitte ce qu’elle décrit comme étant « une prison dorée » et demande le divorce. Son ex-mari accepte. « Il me disait ‘On n’a pas réussi notre mariage, mais on va réussir notre divorce’ », confie la mère de famille. De retour en Belgique, elle mène les démarches de scolarisation de Nohe et Ibrahim. Naziha affirme que son ex-compagnon lui a apporté du soutien. « Il a même appelé le directeur pour avoir des renseignements sur l’école », se souvient-elle.

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Les vacances estivales freinent les démarches judiciaires pour le divorce. Elle réussit tout de même à obtenir un rendez-vous pour septembre. Son ex-mari avec qui elle entretient de bons rapports lui demande de voir ses enfants. Elle accepte de les envoyer durant un mois (du 21 juillet au 28 août 2017) à Dubaï. « Ce qui me tenait à cœur, c’est que les enfants soient préservés psychologiquement », confie Naziha. Mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Durant temps, elle n’a plus les nouvelles de ses enfants que par téléphone. Son ex-compagnon est, lui, injoignable. « Je n’ai rien compris. J’ai eu l’impression d’être prise et jetée du 40ᵉ étage », affirme-t-elle.

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Le 5 septembre 2017, elle porte plainte auprès de la police. « La procédure de divorce à l’amiable n’a finalement jamais été entamée puisqu’on a dû entamer une procédure d’enlèvement d’enfant », assure Naziha. Dans la foulée, la justice belge lui accorde la garde exclusive. Un mandat d’arrêt international par défaut sera émis contre son ex-mari le 11 septembre 2018. « Si Monsieur entre en Europe, il sera arrêté », explique Hamid El Abouti, avocat au Barreau de Bruxelles. Un procès correctionnel est par conséquent envisageable. « Jamais, je n’aurais imaginé que c’était la dernière fois que je les voyais », dit-elle.

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La maman continue de se battre pour récupérer ses enfants restés à Dubaï. Sans obtenir gain de cause. Problème : les Émirats arabes unis n’ont pas signé la Convention de La Haye visant à favoriser la collaboration entre les États concernant l’enlèvement des enfants. « Il n’y a pas tout le cadre légal qui permet l’organisation des retours comme ça existe avec d’autres États », explique Catherine de Bouyalski, avocate spécialisée en droit familial et international, ajoutant que seul le recours aux voies diplomatiques permettra à Naziha de récupérer ses enfants.

Droit de réponse :

« Dans son édition du 2 mai 2022, bladi.net a publié un article en vertu duquel le père est accusé à tort d’avoir enlevé ses deux enfants Nohé et Ibrahim. Mme Naziha prétend se battre pour le retour de ses deux enfants, enlevés par leur père résidant à Dubaï, il y a cinq ans."

Le père des enfants nie fortement ces accusations mensongères et tient à réagir afin de démentir les faits relatés par son ex-épouse.Naziha Mahmoudi prétend que son ex-mari a kidnappé leurs deux enfants à Dubaï et l’empêche de les visiter.Or son ex-mari est loin d’être l’homme qu’elle dépeint publiquement. Il est tout simplement question d’un père qui cherche à assurer une vie paisible et sereine à ses enfants. Par ailleurs, le père des enfants n’a jamais interdit à Naziha Mahmoudi de venir voir ses enfants à Dubaï. Il a même proposé à son ex-épouse de supporter les frais de son voyage à Dubaï afin de permettre à ses enfants de voir leur mère. Naziha Mahmoudi essaie vainement de salir l’image du père de ses enfants en altérant les faits.

La réalité est beaucoup plus complexe. Naziha Mahmoudi n’est pas une victime. Elle a emmené du jour au lendemain ses enfants vivre en Belgique, à Molenbeek, alors que ceux-ci ont grandi à Dubaï depuis sa naissance pour l’un (Ibrahim), et, pour l’autre, depuis le début de son enfance (Nohé) . Elle profite d’un voyage d’affaires de son ex-mari afin de quitter brusquement le pays, "en réalisant un déplacement illicite contraire au droit international, soit, un kidnapping.

Suite à la naissance de Nohé, le couple avait décidé d’un commun accord de s’installer à Dubai en vue d’assurer à leur enfant un avenir meilleur. Après la naissance d’Ibrahim, les enfants grandissent ensemble à Dubaï entourés de leurs deux parents.

Tout bascule lorsque Naziha Mahmoudi décide d’emmener ses enfants en Belgique sans l’accord de leur père. Suite à ce départ précipité, les enfants se retrouvent sans repères dans un pays qu’ils ne connaissent pas, à partager une chambre dans des conditions précaires avec leur mère à Molenbeek, dans la maison de leurs grands-parents.

Le couple vit alors une crise qui mène au divorce. En effet, et contrairement à ce qui a été cité dans l’article de bladi.net, le lien conjugal qui unissait le père à la mère de ses enfants n’est plus d’actualité. Le couple est officiellement divorcé en vertu du jugement définitif rendu par les tribunaux de Dubaï le 12 février 2018 revêtu de l’exequatur en vertu du jugement définitif rendu par le tribunal social de Casablanca en date du 11 juin 2018. Les enfants, alors âgés de 6 et 8 ans, resteront en Belgique quelques semaines. C’est lorsqu’ils ont l’occasion de revenir à Dubaï pour voir leur père, qu’ils expriment clairement leur souhait d’y rester.

Le père n’a pas enlevé ses propres enfants. La garde de ses enfants Nohe Et Ibrahim lui a été légalement accordé par le jugement rendu par les tribunaux de Dubaï et ayant prononcé son divorce lequel jugement a été 2018 revêtu de l’exequatur en vertu du Jugement définitif rendu par le tribunal social de Casablanca en date du 11 juin 2018.

Les allégations de Mme Naziha demeurent, par conséquent, infondées. Rappelons que l’exequatur est une procédure qui permet aux justiciables de saisir les juridictions marocaines afin de revêtir de l’exécution forcée les décisions judiciaires obtenues à l’étranger et ce après vérification par le tribunal des conditions minutieusement posées par la Loi. Aussi, il est opportun de signaler que l’Interpol a supprimé de ses fichiers les données de mise en cause de mon Client car leur conservation était non conforme aux règles de l’Interpol et par conséquent il n’y a aucun mandat d’arrêt international contre celui-ci.

A l’appui de ce qui précède, le père joint au présent droit de réponse les documents qui suivent :
• Le jugement rendu en date 6 mai 20018 par le Tribunal dubaïote et ayant prononcé le divorce et accordé la garde des enfants Nohe et Ibrahim à leur père ;
• Le jugement rendu par le tribunal social en date du 5 juin 2018 ayant revêtu de l’exequatur le jugement dubaïote susvisé ;
• Deux attestations délivrées par l’Interpol déclarant que le père ne fait l’objet d’aucune recherche interpol.
Eu égard à ce qui précède, il ressort clairement que toutes les allégations de Mme Naziha Mahmoudi sont dénuées de toute véracité. »

M. Youssef Alloul (père de Nohe et Ibrahim)

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