Le Maroc dénonce l’attaque terroriste de Nice
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Hicham Chikhi - Photo : Dylan Meiffret / Nice Matin
Hicham Chikhi, un Marocain résidant à Nice s’emploie à mettre les galets en valeur à travers l’art. Le projet « Dessiner une bouche » de cet homme qui « a échappé de justesse » à l’attentat du 14 juillet vise à libérer la parole.
Un projet artistique participatif pour libérer la parole. C’est tout le sens de « Dessiner une bouche ». Hicham Chikhi raconte comment l’idée lui est venue. « Lorsque nous sommes retournés sur la plage (au niveau du boulevard Gambetta) avec mes enfants, on regardait les galets en discutant. J’expliquais à mon fils qu’il y en avait des gros, des petits, des ronds ou des ovales et qu’ils étaient tous différents. Qu’ils représentaient notre société et qu’ils avaient tous une histoire à travers les voyages qu’ils faisaient dans la mer. C’est en rentrant à la maison que j’ai eu deux idées : faire un projet participatif et proposer de l’art en dehors des musées », relate-t-il à Nice matin.
La suite ? Un ami qui avait un surplus de galets dans son entreprise lui a proposé les pierres. Le projet est ainsi né. Hicham Chikh dessine des yeux sur les galets et les sème un peu partout sur la plage et même en ville, parfois à l’étranger. « L’idée est de demander à ceux qui les trouvent de dessiner une bouche mais aussi de raconter leur rêve. En grandissant, on laisse nos rêves de côté, par peur ou parce qu’on les oublie. Je veux ouvrir cette porte à la société. Que chacun s’interroge sur le monde dans lequel nous vivons tous ensemble malgré nos différences. L’objectif est de libérer la parole. Je suis vraiment lié à Nice et, avec ce projet, je voulais la mettre en valeur et lui rendre hommage », explique-t-il.
Bon nombre de personnes qui trouvent les galets lui envoient souvent des messages voire des photos. « Depuis peu de temps, je note à l’arrière du galet les pages Facebook et Instagram baptisées ’Dessine-moi une bouche’. Jusqu’ici je le faisais de façon complètement anonyme. Certains me racontent même leurs rêves. Un jour, un directeur d’école m’a avoué qu’il avait toujours rêvé de jouer du saxophone. Je l’ai croisé quelques mois après et il m’a annoncé qu’il avait commencé à prendre des cours grâce à notre rencontre », confie ce passionné de l’art.
Outre « Dessiner une bouche », Hicham Chikh a d’autres projets. « Toujours sur des galets, je dessine des ’fleurs à mots’. Il s’agit de fleurs dont la tige est réalisée avec un mot. Je suis en train de chercher les noms de personnes victimes d’un attentat pour les écrire sur ces fleurs. Mon idée est que la personne qui trouve le galet l’offre à celle qui porte le prénom que j’y ai inscrit. C’est un projet encore en cours », dit-il, ajoutant qu’il a aussi été contacté pour figurer dans le musée mémorial du terrorisme qui va ouvrir à Paris.
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