À Nice, un Marocain donne de la valeur aux galets

22 avril 2021 - 10h40 - France - Ecrit par : S.A

Hicham Chikhi, un Marocain résidant à Nice s’emploie à mettre les galets en valeur à travers l’art. Le projet « Dessiner une bouche » de cet homme qui « a échappé de justesse » à l’attentat du 14 juillet vise à libérer la parole.

Un projet artistique participatif pour libérer la parole. C’est tout le sens de « Dessiner une bouche ». Hicham Chikhi raconte comment l’idée lui est venue. « Lorsque nous sommes retournés sur la plage (au niveau du boulevard Gambetta) avec mes enfants, on regardait les galets en discutant. J’expliquais à mon fils qu’il y en avait des gros, des petits, des ronds ou des ovales et qu’ils étaient tous différents. Qu’ils représentaient notre société et qu’ils avaient tous une histoire à travers les voyages qu’ils faisaient dans la mer. C’est en rentrant à la maison que j’ai eu deux idées : faire un projet participatif et proposer de l’art en dehors des musées », relate-t-il à Nice matin.

La suite ? Un ami qui avait un surplus de galets dans son entreprise lui a proposé les pierres. Le projet est ainsi né. Hicham Chikh dessine des yeux sur les galets et les sème un peu partout sur la plage et même en ville, parfois à l’étranger. « L’idée est de demander à ceux qui les trouvent de dessiner une bouche mais aussi de raconter leur rêve. En grandissant, on laisse nos rêves de côté, par peur ou parce qu’on les oublie. Je veux ouvrir cette porte à la société. Que chacun s’interroge sur le monde dans lequel nous vivons tous ensemble malgré nos différences. L’objectif est de libérer la parole. Je suis vraiment lié à Nice et, avec ce projet, je voulais la mettre en valeur et lui rendre hommage », explique-t-il.

Bon nombre de personnes qui trouvent les galets lui envoient souvent des messages voire des photos. « Depuis peu de temps, je note à l’arrière du galet les pages Facebook et Instagram baptisées ’Dessine-moi une bouche’. Jusqu’ici je le faisais de façon complètement anonyme. Certains me racontent même leurs rêves. Un jour, un directeur d’école m’a avoué qu’il avait toujours rêvé de jouer du saxophone. Je l’ai croisé quelques mois après et il m’a annoncé qu’il avait commencé à prendre des cours grâce à notre rencontre », confie ce passionné de l’art.

Outre « Dessiner une bouche », Hicham Chikh a d’autres projets. « Toujours sur des galets, je dessine des ’fleurs à mots’. Il s’agit de fleurs dont la tige est réalisée avec un mot. Je suis en train de chercher les noms de personnes victimes d’un attentat pour les écrire sur ces fleurs. Mon idée est que la personne qui trouve le galet l’offre à celle qui porte le prénom que j’y ai inscrit. C’est un projet encore en cours », dit-il, ajoutant qu’il a aussi été contacté pour figurer dans le musée mémorial du terrorisme qui va ouvrir à Paris.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Peinture - Nice - Attentat - MRE

Aller plus loin

L’attentat de Nice fera-t-il l’objet d’un procès pour terrorisme ?

Les juges antiterroristes français sont attendus dans l’affaire dite de l’attentat de Nice, dont l’auteur est Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Franco-tunisien de 31 ans. Il leur...

La bande dessinée pour libérer la femme marocaine

Engagée pour la cause de la femme, la Marocaine Zainab Fasiki, à la fois artiste et activiste, multiplie ses actions pour le changement social en vue de la libération des...

Le Maroc dénonce l’attaque terroriste de Nice

Quelques heures après l’attaque perpétrée par un jeune Tunisien à l’intérieur de la cathédrale de Nice, le Maroc a exprimé sa proximité et sa compassion aux victimes et leurs...

Attentat de Nice : les musulmans belges solidaires avec la communauté catholique

Suite à l’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice perpétré le 29 octobre 2020, les musulmans belges ont exprimé leur solidarité avec la communauté catholique.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : où sont passés les MRE cet été ?

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) se font rares cet été sur les plages désertes et dans les hôtels. Une situation qui inquiète les professionnels du tourisme.

Gard : double meurtre, la perpétuité pour Mohammed Ouhaddou

La Cour d’Assises du Gard a reconnu Mohammed Ouhaddou, un maçon marocain de 38 ans coupable des meurtres de sa femme (26 ans) et de sa belle-sœur (39 ans) le 5 mai 2023 à Salles-du-Gardon près d’Alès dans le Gard.

Détaxe au Maroc : ce que les touristes et MRE peuvent récupérer

Les personnes physiques non résidentes en court séjour au Maroc peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de la restitution de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les biens achetés à l’intérieur du pays. Ce mécanisme, souvent désigné sous le...

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Le Maroc mise gros sur les investissements des MRE

Le gouvernement met les bouchées doubles pour attirer les investissements des Marocains résidant à l’étranger (MRE). C’est ce qu’a affirmé Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’Investissement, lors d’une séance de questions-réponses à la Chambre...

Maroc : ces logements désertés par les MRE

Le Maroc fait face à un phénomène croissant : celui des « logements fantômes ». Selon les estimations, plus de 2 millions d’appartements seraient inoccupés dans le pays. Un chiffre qui donne le vertige, alors même que l’accès au logement demeure un...

MRE : attention à qui vous laissez votre logement

Un bien mis en location n’est pas toujours synonyme de revenus imposables. Du moins, pas selon les mêmes règles pour tous les occupants. Le Guide fiscal des MRE 2025 apporte une distinction claire : l’impôt sur le revenu au titre des revenus fonciers...

Investir au Maroc, oui, mais les MRE veulent des garanties

Avec 117,7 milliards de dirhams transférés en 2024, les MRE sont un pilier de l’économie marocaine. Mais cet argent irrigue peu l’investissement. L’immobilier capte la majorité des fonds. Pourquoi cette frilosité à investir ailleurs ?