Pauvreté : Un rapport tire la sonnette d’alarme

23 décembre 2002 - 14h51 - Maroc - Ecrit par :

Peut-on réduire de moitié le taux de pauvreté dans le monde d’ici 2015 ? C’est le défi majeur qu’ont posé les rédacteurs du rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), présenté mardi à Rabat lors d’une conférence de presse. La pauvreté, la mauvaise santé et le taux de la fécondité demeurent des indicateurs démographiques les plus marqués dans les pays en développement.

Au Maroc, l’indice synthétique de fécondité a connu une baisse importante depuis les années 60. Selon les statistiques du Centre d’études et de recherche démographique (CERED), cet indice a baissé pour se situer à un taux de 2,19% en 2001 (nombre d’enfants par femme) contre 7,7% en 1962. Ces données concernent le milieu urbain. Quant à la population totale du Maroc, elle a atteint 29,2 millions en 2001 soit une progression de 55,9% par rapport à 1960 (11,6 millions), précisent toujours les chiffres du CERED.

D’un autre côté, les données du rapport de l’UNFPA sur la démographie de 45 pays montrent que le taux élevé de la fécondité aggrave la pauvreté et agisse sur la répartition des biens de consommation dans un sens défavorable aux pauvres.

Pour Mohamed Bijaad, secrétaire général du département de la Prévision économique et du Plan, le Maroc a déjà intégré la stratégie mondiale de l’amélioration du niveau de vie des populations. Pour cela, son département a décidé de redynamiser la Commission supérieure et les commissions provinciales de la population. Il s’agit d’améliorer la question démographique qui reste un handicap majeur pour le développement du pays.

A cet effet, le département de la tutelle a procédé à la révision du décret instituant cette commission. L’objectif est d’associer tous les départements à caractère social pour une meilleure stratégie de la population. Pour cela, la Commission supérieure de la population a été dotée de comités techniques spécialisés. Il s’agit des comités de la santé, de la planification familiale, de l’information, éducation et communication et des programmes sociaux.

Restructuration

Cette restructuration vise l’amélioration de l’information sur les indicateurs démographiques au Maroc. Elle est nécessaire à l’élaboration du rapport national sur la politique de population.
A noter que le rapport 2002 de cette commission est en cours de préparation. Il est consacré à la problématique de l’habitat. Selon Georges Georgi, représentant de l’UNFPA à Rabat, "la croissance démographique constitue un frein pour le développement dans les pays les moins avancés".

Et d’ajouter que les pays en développement, dont la fécondité a baissé et la croissance démographique s’est ralentie, ont vu augmenter la productivité, l’épargne et l’investissement productif.

Cependant, cette tendance n’est pas générale, précise le représentant de l’UNFPA. L’écart entre riche et pauvre au niveau mondial et à l’intérieur des pays même est allé en s’élargissant. La différence du niveau de vie des habitants des régions les plus riches et les plus pauvres a atteint 74 pour un habitant en termes de richesse en 1999. Georgi a précisé aussi que l’analphabétisation, la mauvaise santé, l’éducation, l’exclusion sociale et la discrimination entre sexe sont des facteurs qui contribuent à la pauvreté dans les pays en développement. Et pour échapper à ce phénomène, le rapport de l’UNFPA recommande aux pays en voie de développement d’améliorer les capacités individuelles, d’élargir l’accès des citoyens aux ressources, aux institutions et aux aides extérieures.

Nabil Boubrahami -L’économiste

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Pauvreté - Etude - Développement - Inflation

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc entre dans la course mondiale aux métaux stratégiques

Alors que le monde connaît une forte concurrence en matière de terres rares et de métaux stratégiques, le Maroc apparaît comme un acteur clé.

Maroc : Le poisson du pauvre n’est plus

Au Maroc, le prix de la sardine connait une hausse record à moins d’un mois du Ramadan, atteignant 25 voire 30 dirhams le kilogramme selon les marchés. Une inflation due, selon les professionnels, aux changements climatiques et à la baisse de la...

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Marrakech : La place Jemaa el Fna change de visage

Le groupe Al Omrane Marrakech-Safi, maître d’ouvrage délégué agissant pour le compte de la commune urbaine de Marrakech, s’active pour la réhabilitation de la célèbre place Jemaa El Fna, symbole culturel mondial et partie intégrante du patrimoine...

Les MRE : des acteurs économiques majeurs, oubliés par les institutions

Un récent rapport du Centre Al Hayat met en exergue la contribution significative des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au développement de leur pays d’origine. Toutefois, ces derniers restent confrontés à des difficultés qui limitent leurs...

Maroc : voici les villes où les prix ont augmenté (et baissé)

Légère hausse des prix à la consommation au Maroc en mai 2024. L’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une augmentation de 0,4 % par rapport au même mois de l’année dernière, selon les données publiées par le Haut-Commissariat au Plan...

Une solution ingénieuse pour lutter contre la sécheresse au Maroc

Face à la grave sécheresse qui sévit dans plusieurs régions ces sept dernières années, le Maroc initie un projet d’envergure. Il s’agit de l’installation de panneaux solaires flottants sur un lac de barrage dans le nord du royaume.

Le Maroc séduit les investisseurs étrangers

Le Maroc attire plus que jamais les investissements étrangers. En témoigne le dernier rapport publié par l’Office des Changes.

Cafés et restaurants : La colère des Marocains face à des prix gonflés

Les internautes continuent d’alerter sur les réseaux sociaux sur la hausse exagérée des prix dans certains cafés et restaurants dans les villes du Nord du Maroc, une campagne qui nuit à l’activité touristique dans la région en cette période estivale.

Les très chères vacances pour les Marocains

La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie Sociale et Solidaire, Fatima-Zahra Ammor, l’a reconnu : les prix des services touristiques au Maroc sont bel et bien trop élevés, particulièrement en haute saison. Face aux députés lors d’une...