De jeunes Marocains ont lancé une campagne numérique pour inciter leur génération à cultiver une vie de prière, soulignant l’importance de celle-ci dans la pratique de leur foi musulmane.
A la veille des prochaines élections, la dépolitisation des jeunes demeure un constat quasi inébranlable. Peu de jeunes, en effet, se sont inscrits sur les listes électorales entre le 26 mars et le 14 avril. La jeunesse marocaine ne s’intéresse plus à la politique.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène. Peu de jeunes se reconnaissent dans l’une des formations qui composent la scène politique. Ils préfèrent adhérer à une ONG plutôt qu’à un parti politique. Le réseau Maillage, créé en 2002, regroupe aujourd’hui quelque 42 associations de quartiers, chapeautées par des jeunes. C’est dire que les jeunes se retrouvent plus dans le travail associatif que dans le politique. Désenchantement, déception, désillusion, sont autant d’expressions que la jeunesse utilise pour définir son désintérêt du politique. Les objectifs et les attentes ne sont pas les mêmes. Les jeunes ont des attentes claires, ciblées et veulent des réponses concrètes, à travers des mesures effectives et des réalisations pratiques.
Le désoeuvrement, le chômage, le manque d’infrastructures culturelles, sportives, sociales, constituent, avec l’absence de dialogue, d’écoute, mais aussi la montée des forces politiques, à caractère intégriste, les principales raisons de ce défaut d’adhésion aux formations politiques. “ Les partis politiques s’intéressent aux jeunes à chaque fois qu’il y a des élections ; ils sont exploités pour faire un travail de terrain sans contrepartie, qui reste souvent une promesse non tenue”, déclarent les jeunes.
En effet, à l’approche des échéances électorales, les discours fusent dans les rangs des partis politiques, prônant le changement, une coupure avec le passé. Outre l’emploi qui fut de tout temps un argument de base pour gagner des voix, le rajeunissement des partis et la place des femmes réservées aux femmes, selon le principe de la démocratie et l’égalité dans les formations politiques, ont constitué lors des précédentes élections, des éléments brandis par les partis politiques, pour convaincre les électeurs. Mais, une fois les élections achevées, on retrouve, à quelques exceptions près, le même schéma qui caractérise la quasi-totalité des partis politiques. Car entre le discours et la réalité, le fossé est très grand. Aujourd’hui, le champ politique marocain est dominé par une classe politique vieillotte. Les responsables de ces partis ont du mal à passer la main, ils se sont tellement habitués à leur fauteuil qu’ils n’arrivent pas à s’en séparer, au risque de brouiller l’image de leur formation que l’histoire lui reconnaît.
La Nouvelle Tribune
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