Mardi, le seul survivant du commando des attaques s’est présenté sous un jour complètement différent de celui qu’il montrait. Il a déclaré être « quelqu’un de gentil, de calme ». Alors qu’au début du procès, Salah Abdeslam faisait preuve d’une insolence à peine voilée et se réclamait « combattant de l’État islamique »
Aux questions de Jean-Louis Périès, président de la cour, Abdeslaam a répondu avec le plus grand calme, à l’étonnement général. De nationalité française, il est né en Belgique de parents Marocains. Il confie être « le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, avec trois grands frères et une petite sœur ». Son père était chauffeur de tram à la Stib (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) et sa mère était une femme au foyer. « Mon enfance a été très simple. J’étais quelqu’un de calme, gentil. Il y avait une bonne ambiance », soutient l’accusé aujourd’hui âgé de 32 ans, rapporte lci.fr.
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La description faite par Salah Abdeslam n’avait rien à voir avec l’homme à la barbe épaisse, accusé d’être parmi les responsables de l’un des attentats les plus meurtriers qu’a connu la France. « Bon élève », « aimé » selon lui de ses professeurs, Salah Abdeslam obtient son bac et quitte la scolarité à 18 ans. Il est alors embauché à la Stib comme électromécanicien et répare les trams. À 21 ans, sa vie bascule pour une condamnation à cinq ans de prison pour avoir participé à une tentative de cambriolage « après une soirée alcoolisée », selon son récit.
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Après sa sortie de prison, il se retrouve au chômage, mais il parvient à acheter une camionnette et monte une petite société de déménagements qui fera vite faillite.
Il va collectionner de petits boulots sans réussir à se maintenir. Étant sur une pente raide, il fera l’objet d’autres condamnations, pour des faits de mauvaise conduite. « J’aime bien la vitesse », se justifie l’accusé. Le président ajoute qu’Abdeslam aurait été également « recherché pour des faits de terrorisme au Maroc », précisant que cet aspect sera étudié « ultérieurement ».
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Abdeslam explique avoir connu une vie normale comme tout le monde. Comment est-il passé de cette vie « normale » à celle de « combattant » revendiqué de l’État islamique ? La réponse viendra de son ami d’enfance, Mohamed Abrini avec qui il a grandi à Molenbeek. « Salah et moi on a été percutés de la même manière. Il a perdu un frère, j’ai perdu un frère. Ce qui est arrivé c’est complètement dingue. Je sais que tout le monde le déteste. Mais moi c’est comme mon frère. On n’est pas sortis du ventre de nos mères comme ça, avec une kalachnikov dans nos mains », dit-il.
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Depuis son interpellation en mars 2016, Abdeslam est isolé dans une cellule de 9 m² avec une fenêtre, un téléviseur, une cabine de douche et deux caméras qui le filment en permanence. « On me dit qu’on les a placées pour m’empêcher de me suicider, mais en vérité c’est l’inverse que ça me fait, ça m’a poussé à vouloir en finir avec cette vie-là », a-t-il précisé.