Un rapport inquiétant sur le système éducatif marocain

19 janvier 2022 - 22h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’inflation des notes, un manque de ressources humaines adéquates, la corruption endémique sont entre autres les maux dont souffre le système éducatif marocain. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Association marocaine pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement (AMAQUEN) intitulé « la qualité de l’éducation et de la formation au Maroc en vertu de la Constitution de 2011 ».

Abdennasser Naji, président de l’association et auteur de ce rapport, affirme que les résultats aux examens ne sont pas un indicateur précis du niveau scolaire des élèves, car les résultats peuvent être gonflés et incohérents en raison des différences entre les régions et les écoles. Dans ce sens, il recommande l’adoption de tests nationaux plus unifiés et la conformité aux normes et rapports internationaux comme première étape vers l’amélioration de ce processus.

À lire : Crise des vocations chez les professeurs marocains

Le responsable pointe un manque de planification future lors de la formation et du recrutement de futurs employés. Selon le rapport, les priorités du système éducatif sont mal définies, car du temps est plus consacré à la gestion, au déploiement et à la promotion du personnel existant, qu’aux qualifications nécessaires pour le poste. La formation continue que reçoivent les employés du système a également été jugée insuffisante pour combler l’écart entre les exigences nécessaires pour améliorer le système et la réalité sur le terrain.

À lire : Maroc : du changement pour le concours des enseignants

Le rapport de l’AMAQUEN révèle par ailleurs qu’un manque de personnel administratif et des exigences insuffisantes pour les enseignants rendent la plupart des élèves qui passent l’école primaire à des niveaux supérieurs inaptes au niveau supérieur. Ce problème engendre un autre : les mêmes étudiants qui passent par le système défectueux rejoignent eux-mêmes le personnel enseignant et administratif à l’avenir, ce qui peut conduire à un manque d’amélioration. Les ressources humaines sont le « principal point faible du système éducatif marocain », note le rapport.

Autre mal qui mine le système éducatif marocain : la corruption endémique. L’AMAQUEN a formulé des recommandations fortes pour lutter contre le phénomène comme une étape nécessaire à l’amélioration de la qualité de l’éducation dans le pays.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Education

Aller plus loin

Maroc : du changement pour le concours des enseignants

Les postulants au prochain concours de recrutement des enseignants et des cadres administratifs doivent impérativement être âgés de 30 ans maximum. Vendredi, le ministère de...

Des Marocains appellent à « se débarrasser » du français dans les écoles

Depuis quelques semaines, de nombreux internautes marocains ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux appelant à « se débarrasser » de la langue française dans la politique...

Maroc : les parents d’élèves appellent à un enseignement de qualité

La Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM) salue les efforts du ministère de l’Éducation nationale en vue de la reprise des cours après le...

Crise des vocations chez les professeurs marocains

Une grande partie des enseignants marocains n’a pas la vocation et est entrée dans la profession à cause des avantages qu’elle offre, mais surtout par nécessité, selon le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Ce fléau qui fait mal au Maroc

Malgré l’adoption en 2015 de la stratégie nationale de lutte, la corruption ne recule pas au Maroc en raison de principales résistances rencontrées, aussi bien au niveau intra-étatique que dans l’ensemble de la société, et en particulier dans le...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.