Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

29 mars 2024 - 17h30 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

L’obtention d’agréments, de licences et de permis exceptionnels, les marchés publics et l’emploi constituent les domaines les plus exposés à la corruption. L’étude, basée sur un échantillon de 1 100 entreprises, révèle que 57 % des cas de corruption concernent l’obtention d’autorisations, 51 % les marchés publics et 50 % l’embauche, la nomination et la promotion dans le secteur privé, indique le journal Al Akhbar.

Près de 70 % des entreprises interrogées estiment que la corruption est répandue ou très répandue au Maroc. Cette perception est contrastée par celle d’une minorité (8 %) qui ne partage pas ce constat.

L’étude souligne également que les aides d’État aux entreprises et aux sociétés privées (42 %) et les achats et l’approvisionnement dans le secteur privé (28 %) sont perçus comme des sources de corruption.

A lire : Corruption au Maroc : Les chiffres alarmants

En ce qui concerne la perception de l’évolution de la corruption, 45 % des entreprises estiment qu’elle a augmenté au cours des deux dernières années, tandis que 27 % observent une tendance baissière.

L’étude pointe du doigt le faible taux de signalement des cas de corruption. En effet, 23 % des entreprises ont déclaré avoir été victimes de corruption au cours des 12 derniers mois, mais seulement 3 % d’entre elles l’ont signalée. L’inefficacité du dépôt de plaintes, la sous-estimation de la gravité de la corruption et la peur des représailles sont les principales raisons évoquées pour expliquer ce silence.

L’INPPLC souligne la nécessité de renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption, notamment en améliorant le cadre juridique et institutionnel, en sensibilisant les acteurs publics et privés et en encourageant les signalements.

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