Ahmed Shaheed, rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction a présenté, jeudi 4 mars, son rapport thématique intitulé « Combattre la haine contre les musulmans » devant le Conseil des droits de l’Homme. Il en ressort que les expressions de discrimination, d’hostilité et de violence motivées par des préjugés antimusulmans constituent de sérieux obstacles à l’exercice du droit aux libertés de pensée, de conscience et de religion ou de conviction.
Devant le Conseil des droits de l’Homme, il a déclaré que l’islamophobie résulte, en grande partie, d’une discrimination structurelle découlant de stéréotypes négatifs sur les musulmans et leur religion, indiquant que son rapport confirme la montée alarmante des groupes d’extrême droite qui colportent les théories du complot ciblant les musulmans et qui transcendent de plus en plus les frontières en propageant la haine en ligne, en particulier durant la pandémie du Covid-19.
La diffusion des récits islamophobes ne se limite pas à la propagande extrémiste mais s’étend également aux médias, aux universités, aux écoles, aux établissements de santé et aux organes parlementaires, a fait observer Ahmed Shaheed. Les hommes musulmans sont présentés comme violents, déloyaux, machistes et intolérants, alors que les stéréotypes dominants sur les femmes musulmanes oscillent entre la victime qui a besoin d’être sauvée et la terroriste cachée derrière un voile, a déploré le rapporteur spécial.
Ces stéréotypes sont particulièrement dangereux lorsqu’ils trouvent leur expression dans des lois et des politiques restreignant les droits des musulmans, qui aboutissent à leur exclusion économique, sociale et politique et qui justifient l’impunité dont bénéficient la violence et la haine contre les musulmans et ceux qui sont perçus comme tels, a-t-il souligné.
Se penchant sur la protection de la liberté de religion et la liberté d’expression, il a indiqué qu’il n’y existe aucune contradiction. Le rapporteur spécial a par ailleurs précisé que le rapport ne « traite pas de caricatures » et ne remet pas en cause les dispositions du cadre des droits de l’Homme concernant la liberté d’expression.