Le rapprochement Maroc-Mali, une menace majeure pour l’Algérie ?

21 janvier 2024 - 22h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le rapprochement entre le Maroc et le Mali constitue une menace majeure pour l’Algérie. C’est du moins ce qu’indique un rapport que les services secrets algériens ont transmis à l’État-Major de l’Armée algérienne, ainsi qu’au cabinet de la présidence algérienne.

Vers l’isolement de l’Algérie au Sahel ? Les services algériens redoutent que le principal projet de coopération entre le Maroc et le Mali visant à relier le Sahel à l’Atlantique via le Sahara, et récemment présenté au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, portera d’énormes préjudices à l’Algérie. Ce projet marocain vise à transformer les économies du Sahel, à améliorer la vie de ses populations et à favoriser la sécurité dans la région en connectant les pays du Sahel à l’Atlantique. Le royaume se dit prêt à mettre « ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires » à la disposition des quatre pays qui, chacun de leur côté, instaurera une « task force » pour définir leurs priorités et préparer l’opérationnalisation du plan. Les revenus économiques potentiels engrangés via la coopération économique avec le Maroc et l’appui militaire de plus en plus important de la Russie permettraient au Mali et au Niger à vaincre les Touaregs.

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Dans un long rapport sécuritaire, les services secrets algériens mettent en garde les dirigeants algériens contre les conséquences du rapprochement Maroc-Mali, deux pays avec qui l’Algérie n’entretient plus de bonnes relations, fait savoir Maghreb-Intelligence. Selon eux, le principal projet de coopération entre Rabat et Bamako constitue « une menace majeure contre les intérêts de l’Algérie et un facteur fatal qui va accélérer l’isolement d’Alger au Sahel ». En cas de concrétisation de ce projet, le Maroc prendra une longueur d’avance et se positionnera définitivement comme un acteur influent incontournable au Mali comme au Niger, les deux pays frontaliers de l’Algérie, préviennent les services secrets algériens. Conséquence : le voisin de l’Est se retrouverait seul à gérer et à assumer tout seul la responsabilité de contrôler les groupes rebelles armés des touaregs, de faire face à la menace terroriste ou séparatiste qui se tournerait ainsi vers le sud du pays.

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Pour faire face à cette potentielle menace, les services secrets algériens appellent à trouver des solutions rapides et efficaces pour régler la crise diplomatique avec le Maroc d’une part, et poursuivre le réchauffement de ses relations avec le Niger, d’autre part. Aussi, proposent-ils de trouver une alternative au projet marocain, afin de reconquérir un pouvoir d’influence sur les élites dirigeantes au Mali et au Niger. Pour y parvenir, les auteurs du rapport suggèrent la mise en place des plans d’actions dans les plus brefs délais.

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