Santé, tout est à revoir !

28 décembre 2007 - 23h48 - Maroc - Ecrit par : L.A

Yasmina Baddou a présenté hier devant le conseil de gouvernement sa stratégie dans le domaine de la santé pour 2008-2012. Avant d’en dévoiler les grands axes, elle a dressé un constat alarmant de son secteur. Déjà, les indicateurs donnent le vertige. Le taux de mortalité maternelle est de 227 pour 100.000 naissances. Le PNUD aggrave la situation en avançant le chiffre de 240. Le taux de mortalité infantile est de 40 pour 1000. Dans ce contexte, le déséquilibre entre les régions et entre les milieux rural et urbain est immense.

C’est dire que les dysfonctionnements du système de santé sont profonds. La ministre de la Santé les énumère devant le conseil de gouvernement. En effet, les difficultés d’accès aux soins pour les plus démunis et la population rurale ne surprennent personne.

Pis, l’offre est en dessous des besoins pour certaines maladies de longue durée comme le cancer, l’insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires et la santé mentale. Yasmina Baddou n’est pas contente de la gestion des hôpitaux publics qui souffrent de multiples carences : manque de compétence managériale pour les directeurs, absence d’utilisation des outils modernes de gestion et de contrôle. Les arriérés auprès des entreprises spécialisées dans le gaz à oxygène, à eux seuls, s’élèvent à 50 millions de DH. Les griefs de la ministre s’étendent aux défaillances dans l’organisation et la coordination avec les centres de soins de base. Elle tire d’autres tiroirs encrassés : mauvaise qualité d’accueil et de prise en charge, inadéquation entre le plateau technique et les ressources humaines chargées de le faire fonctionner...

Autre défaillance de taille, les médicaments. Sur ce chapitre, le constat de la ministre est accablant : absence de référentiel de soins, manque de clarté dans les procédures de fixation des prix et des taux de remboursement de certains médicaments, non prise en compte des médicaments génériques... Baddou aboutit à l’inexistence d’une véritable politique relative aux médicaments.

Elle a également abordé les carences en matière de politique de partenariat avec la société civile et le privé. Les ONG sont devenues des acteurs incontournables dans le développement humain. « Quant au privé, il agit en marge du système de santé sans aucune participation dans l’effort de formation et de moralisation », a martelé la ministre.

Au niveau des ressources humaines, Mme Baddou n’est pas allée de main morte. D’abord, les programmes de formation continue n’existent pas. Ensuite, les avantages pécuniaires pour la garde et l’astreinte, la responsabilité et pour l’exercice dans certaines régions font défaut.
Elle a également soulevé « l’existence des phénomènes d’absentéisme, de corruption et du manque de sens de responsabilité chez certains professionnels de santé ». Pour elle, la gestion des ressources humaines est loin d’être transparente et est, par conséquent, source de conflits sociaux.

L’Economiste - Mohamed Chaoui

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Yasmina Baddou - Santé - Développement - Ministère de la Santé

Ces articles devraient vous intéresser :

Mondial 2030 : le Maroc se dote de 18 TGV supplémentaires

Au Maroc, les projets de développement liés à la Coupe du monde 2030 avancent à bon rythme. Parmi eux figure l’extension du réseau de train à grande vitesse qui impactera 59 % d’usagers.

Chèque de garantie : ce scandale marocain

La conseillère parlementaire du parti de l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), Loubna Alaoui, a adressé une question orale au gouvernement sur la persistance de certaines pratiques illégales dans les cliniques privées, notamment l’exigence d’un...

La FRMF au chevet de Brahim Dìaz

L’attaquant hispano-marocain du Real Madrid Brahim Diaz souffre d’une blessure musculaire dans le grand adducteur de la jambe droite. Préoccupée, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a assigné une mission au médecin des Lions de l’Atlas.

Boom des interventions d’Europ Assistance au Maroc cet été

Le Maroc figure parmi les destinations lointaines très sollicitée chez Europ Assistance. Par ailleurs, le nombre de dossiers médicaux ouverts par la compagnie entre fin juin et fin août, a connu une augmentation de 16% par rapport à la même période en...

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

Alerte à la variole du singe : le Maroc en mode prévention maximale

Aucun cas de variole du singe n’a jusque-là été détecté au Maroc, a assuré Le docteur Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence publique relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, soulignant que les...

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...