La décision algérienne est « un message approprié au Maroc »
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La rupture définitive des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc ne sera pas sans conséquence sur une partie de l’Afrique. Moussaab Hammoudi, chercheur en sciences politiques à l’EHESS, estime que la Libye et le Sahel vont en pâtir.
Avec la fin du dossier gazoduc Maghreb-Europe, « la rupture est définitivement consommée entre l’Algérie et le Maroc », fait remarquer Moussaab Hammoudi lors de son intervention sur RT France, analysant le conflit entre les deux pays autour du thème : « Algérie-Maroc : vers une nouvelle guerre des sables ? ». Selon lui, il y a eu une série de ruptures entre les deux pays, des problèmes d’ordre sécuritaire, etc. « Le seul moment de salut, c’était en 1987 lorsqu’il y avait eu un rapprochement », rappelle l’universitaire, faisant ainsi référence à la rencontre entre le défunt roi Hassan II et l’ex-président algérien Chadli Bendjedid, et à l’échange des prisonniers.
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Quid l’impact de la rupture entre les deux pays voisins ? Moussaab Hammoudi y voit la fragilisation de l’Afrique du Nord. « Elle devient de plus en plus une zone à risque. Précisément, ce sont les voisins, notamment la Libye et la zone Sahel qui vont ramasser les pots cassés », analyse-t-il. « La Libye tente de se frayer un chemin vers la stabilité, tant bien que mal le chemin est assez difficile. Pour réussir, elle doit compter sur le voisinage : les pays de l’Afrique du Nord. Sauf que maintenant pour faire face à la concurrence des puissances internationales, elle ne peut compter ni sur le Maroc, l’Algérie, la Tunisie en tant qu’un seul bloc. C’est-à-dire il n’y a pas de voisinage », explique le chercheur en sciences politiques.
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Selon lui, la Libye sera par conséquent livrée à elle-même. « Elle sera sujette aux pressions internationales, les rapports de force entre les forces moyennes qui essaient d’être plus expansionnistes. La Libye se trouve dans une mauvaise posture », poursuit-il. S’agissant du Sahel, Moussaab Hammoudi pense qu’elle va s’affaiblir davantage parce que les données changent. Il évoque le petit recul français. Le nombre de troupes françaises déployées au Sahel passera de 5100 à 2500 avant 2023. « Il y a aussi la présence turque, une potentielle présence russe. Donc, la zone va être une fois encore dans le flou. Elle paie le prix parce que ce sont des régimes fragilisés, des régimes qui n’ont d’assise citoyenne », conclut l’universitaire.
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