Sahara : le Maroc a fait pression sur l’Espagne
Le Centre national de renseignement (CNI) a informé le gouvernement espagnol que l’entrée irrégulière de milliers de migrants à Sebta en mai 2021 faisait partie de la stratégie...
Le roi d’Espagne, Felipe VI, semble ne pas avoir été associé aux négociations avec son homologue marocain, Mohammed VI, qui ont abouti au changement de position sur le Sahara. Le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, qui conduit la politique étrangère du pays, a simplement assumé ses responsabilités.
Malgré les bonnes relations entre les maisons royales espagnole et marocaine, le roi Felipe VI n’est pas intervenu dans les négociations avec le Maroc qui ont conduit à la décision du gouvernement espagnol de soutenir le plan d’autonomie du Sahara, fait savoir Vozpópuli, soulignant que des sources consultées à la maison royale espagnole ont rappelé que « la politique étrangère de l’Espagne relève de la prérogative constitutionnelle du gouvernement ».
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Les mêmes sources ne précisent pas si Pedro Sanchez a informé Felipe VI de la lettre qu’il a adressée à Mohammed VI et dans laquelle il a clairement exprimé le soutien de l’Espagne au plan marocain d’autonomie du Sahara. De son côté, la Moncloa non plus ne confirme pas si Sanchez a tenu Felipe VI informé de ces échanges avec Mohammed VI, pas plus que des sources du ministère des Affaires étrangères qui admettent ne pas savoir si cette information a été portée à la connaissance du roi d’Espagne.
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A la vérité, Felipe VI n’a pas été informé de cette importante décision, ce qui est inhabituel, indiquent des sources diplomatiques qui expliquent que généralement, ces types de communications se font entre gouvernements ou entre maisons royales. Les mêmes sources rappellent que Sanchez avait contacté fin 2020 son homologue marocain pour convenir d’une visite au Maroc en 2021 qui ne s’est jamais concrétisée en raison entre autres de l’arrivée de Brahim Ghali en Espagne.
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Pedro Sanchez a donc pris le risque de négocier directement avec le souverain marocain. Dans sa lettre datée du 14 mars, il a exprimé au monarque marocain la volonté de l’Espagne de « construire une nouvelle relation », basée sur « le respect mutuel, le respect des accords… » pour « éviter les crises » entre les deux pays et renforcer la « coopération dans la gestion des flux migratoires en Méditerranée et en Atlantique » et « rétablir une pleine normalité dans la circulation des personnes et des biens ». Tous ces sujets seront à l’ordre du jour de la prochaine visite d’Albares à Rabat le 1ᵉʳ avril.
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