Sana Afouaiz, la Marocaine qui veut révolutionner le monde par les idées

16 mars 2021 - 08h40 - Belgique - Ecrit par : P. A

Sana Afouaiz fait partie des dix femmes les plus inspirantes, selon un classement de la Banque mondiale en 2018. Fondatrice et directrice de Womenpreneur, la jeune marocaine au parcours exceptionnel veut sortir des sentiers battus et révolutionner le monde par un changement de mentalités.

A 27 ans, la jeune Marocaine, une infatigable bosseuse, a déjà un parcours impressionnant. Fondatrice et directrice de Womenpreneur, une association qui œuvre pour l’entrepreneuriat des femmes marginalisées de Belgique, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, elle dirige également le mouvement de réflexion mondial Womenquake, actif en matière de sensibilisation sur les questions du genre. Sana Afouaiz est aussi auteure du livre « Invisible women of the Middle East : True stories », et par ailleurs conseillère pour ONU Femmes. En cette qualité, elle a déjà donné des conférences dans plus de 50 pays.

Au cours de ses périples, elle recueille les témoignages de nombreuses femmes qu’elle aborde dans la rue, dans les bus… Mais elle a été principalement marquée par l’histoire d’une femme, excisée à 9 ans, qui a pourtant accepté d’exciser à son tour sa fille au même âge. « Je ne l’ai pas comprise. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait que j’écrive un livre qui lève un voile sur les tabous du monde arabe. Nous avons besoin d’une révolution. Pas d’un Printemps arabe, mais d’une révolution d’idées », déclare-t-elle dans une interview accordée à RTBF. « Partout, je vois des inégalités, partout le patriarcat règne. Quand je vois en Belgique, les débats qu’il y a encore autour de l’avortement, la sexualisation des femmes dans les médias, la condescendance avec laquelle on me parle, je me rends compte que le chemin est encore long », ajoute Sana Afouaiz.

« Quand j’étais plus jeune, je voulais tout changer, tout de suite. S’il y a bien une leçon que j’ai apprise, c’est qu’une révolution de cette ampleur ne se fait pas en un jour. J’œuvre pour une société plus juste, plus équitable, plus inclusive, mais je ne sais pas si on l’atteindra de mon vivant. Penser comme ça me permet d’être moins frustrée par la lenteur des avancées, sans abandonner pour autant », affirme-t-elle fièrement.

Avec son initiative Womenpreneur lancée en 2016, Sana Afouiaiz a impacté plus de 10 000 femmes en les formant aux métiers du numérique, des métiers d’avenir. L’entreprise est nommée par le Conseil de l’Europe comme l’une des plus inspirantes pendant la crise du Covid-19.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Droits et Justice - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.