Un scandale sexuel éclabousse le British Council au Maroc

14 août 2024 - 13h00 - Monde - Ecrit par : S.A

Une ancienne employée du British Council à Rabat a accusé le plus haut responsable de l’institution de l’avoir harcelée sexuellement non seulement au Maroc, mais aussi dans toute la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Alors que l’organisation a rejeté la plainte de la victime, le tribunal du travail de l’est de Londres a donné raison à la jeune femme.

Un ex-directeur du British Council à Rabat éclaboussé par un scandale sexuel. Il a été reconnu coupable de harcèlement sexuel sur sa collègue K.J, de nationalité britannique. Celle-ci a affirmé avoir été « harcelée sexuellement » et « traquée » par son directeur (T.R.) en 2020 non seulement au Maroc, mais aussi dans toute la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Dans un communiqué de la défense de K.J. relayé par le site Al Arabiya, le tribunal confirme que l’ex-directeur du British Council avait l’habitude, pendant que l’employée travaillait sous sa direction, de lui envoyer des messages via l’application WhatsApp, incluant des photos compromettantes et intimes, accompagnées de mots d’amour. L’employée a été « bombardée de cadeaux, de messages de déclaration d’amour », et le mis en cause « s’est faufilé jusqu’à chez elle pour déposer des fleurs devant la porte de sa maison », précise le tribunal.

À lire :Harcèlement sexuel : une employée fait condamner le consulat du Maroc à Murcie

Malgré les signalements de la victime et une plainte disciplinaire interne, le British Council n’a pas donné raison à l’employée. La procédure a conclu que le directeur était « responsable de deux cas de contact physique non désiré ». Déçue, celle qui travaillait au British Council depuis 2011 a dû démissionner en 2021. Pour le tribunal de l’est de Londres, ces actes constituent des situations de harcèlement et de traque. Il déplore le fait que le British Council qui représente le Royaume-Uni à l’étranger et reçoit des subventions gouvernementales ait donné la priorité au bien-être de son directeur plutôt qu’à celui de la victime et ait essayé de romancer ses messages, en les présentant comme étant ceux d’un soupirant repoussé qui essaye de comprendre pourquoi les choses auraient mal tourné.

À lire :Harcèlement sexuel : Le chef du bureau de liaison israélien à Rabat sanctionné

La Cour spécialisée dans les affaires de travail a conclu que le British Council, n’avait « pas protégé la victime » et avait même « causé un préjudice, en retardant le traitement des plaintes reçues et en privilégiant les intérêts de T.R. Ce directeur de British Council qui a quitté la branche de l’organisation au Maroc en 2022 devrait bientôt verser des dommages et intérêts à la victime. L’indemnisation sera déterminée à la prochaine audience. Un début de satisfaction pour la victime.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Londres - Grande-Bretagne - Rabat - Harcèlement sexuel

Aller plus loin

À Marrakech, un infirmier accusé de harcèlement sexuel aux urgences

À Marrakech, les agressions à l’hôpital sont nombreuses. La dernière en date remonte à cette semaine. Admise aux urgences à l’hôpital du quartier M’Hamid, une patiente a été...

Harcèlement sexuel : Le chef du bureau de liaison israélien à Rabat sanctionné

Accusé de harcèlement sexuel depuis 2022, David Govrin, chef du bureau de liaison israélien à Rabat, a comparu devant une audience disciplinaire. Marc Attali, actuellement...

Harcèlement sexuel : une employée fait condamner le consulat du Maroc à Murcie

La chambre sociale du tribunal de Murcie a condamné le consulat du Maroc dans la ville à payer plus de 50 000 euros à titre de dommages-intérêts à une employée, victime de...

Harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux : Le calvaire des femmes marocaines

Au Maroc, une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, contre 4,3 % pour les hommes, révèle une récente étude sur l’utilisation des réseaux...

Ces articles devraient vous intéresser :

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Naïma Samih : son fils en colère

Chems-Eddine Belkaid fils de la chanteuse marocaine défunte Naïma Samih, menace d’engager des poursuites judiciaires contre les organisateurs de concerts – hommage à sa mère sans son accord préalable.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...