Selon Garat, le Maroc est conscient que « ses revendications sont hors de sa portée, car la charte des Nations Unies ne les couvre pas ». « Ils savent que la seule option pour étendre leur territoire passe par leur frontière sud », a expliqué l’ancien militaire dans une interview pour le podcast de l’Observatoire de Ceuta et Melilla. L’annexion de Ceuta et Melilla par le Maroc est « clairement irréalisable », assure-t-il, ajoutant que l’armée espagnole n’est pas inquiétée par le sujet.
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« Nous avons l’esprit tranquille, car nous sommes protégés par la Charte des Nations Unies. Le Maroc n’est pas la Russie. Il ne va pas la violer. Cela aurait de graves conséquences pour eux et nos alliés nous soutiendraient pour maintenir l’ordre international », a-t-il déclaré, reconnaissant le réarmement ces dernières années du Maroc qui a acquis des armes et systèmes de défense auprès d’Israël, des États-Unis et même de l’Espagne.
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Malgré ces nombreuses acquisitions, Garat estime que le Maroc ne pourra utiliser ces armes pour attaquer l’Espagne. « Si cela se produisait, ils perdraient le soutien des nations qui les approvisionnent », a-t-il indiqué. Mais si la voie militaire est exclue, le Maroc exerce une pression politique, notamment migratoire, sur l’Espagne, fait savoir l’amiral, évoquant une « guerre hybride ». Garat n’oublie pas aussi la pression exercée par le Maroc pour amener l’Espagne à reconnaître sa souveraineté sur le Sahara.