Après le séisme au Maroc, les filles en danger ?

21 septembre 2023 - 16h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Face au risque d’augmentation des mariages, des agressions sexuelles de mineures et du trafic d’enfants après le puissant tremblement de terre du 8 septembre au Maroc, des organisations de défense des droits des femmes s’organisent.

Les militants et les organisations de défense des droits des femmes se mobilisent contre les mariages, les agressions de mineures et le trafic d’enfants. Cette mobilisation intervient suite aux messages postés en ligne par des hommes encourageant le mariage de mineures et d’autres formes d’exploitation à la suite du puissant séisme qui a secoué le Maroc. Dans sa story Instagram, un homme adulte, prétendument un bénévole aidant les survivants, a publié une photo de lui posant à côté d’une jeune fille d’environ 10 ans. « Elle ne veut pas venir avec moi à [Casablanca] mais elle a murmuré que lorsqu’elle sera grande, nous nous marierons », a-t-il écrit en légende. Cette semaine, un étudiant de 20 ans originaire d’Errachidia, a été arrêté pour s’être vanté en ligne de se rendre dans les zones touchées par le tremblement de terre avec l’intention d’agresser sexuellement des jeunes filles.

À lire : Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

« Nous savions que quelque chose comme cela se produirait, qu’il y aurait des risques de violence sexiste, qu’il y aurait des risques d’exploitation, et c’est exactement ce qui se passe avec les cas alarmants que nous avons vus en ligne », a déclaré à Al Jazeera Yasmina Benslimane, militante marocaine et fondatrice de Politics4Her, une organisation à but non lucratif qui promeut l’égalité des sexes en politique, promettant de sauver les mineures. Selon Laila Baker, directrice régionale du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), il existe des preuves d’agressions sexuelles commises à la suite du tremblement de terre. Pour Yasmina Benslimane, « il est absolument crucial d’adopter une approche sexospécifique des secours en cas de catastrophe ». « Selon le Programme des Nations unies pour le développement, les femmes et les filles sont 14 fois plus susceptibles de mourir lors de catastrophes que les hommes », a-t-elle ajouté.

À lire :Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

La semaine dernière, le roi Mohammed VI a conféré le statut de « pupille de la nation » aux enfants orphelins du séisme, afin de les « protéger contre les risques de toutes sortes », y compris la traite, a déclaré Karima Mkika, présidente de l’association Al Karam, basée à Marrakech, une ONG qui travaille à la protection des enfants vulnérables. Son association n’a pas recensé de cas de trafic d’enfants à la suite du tremblement de terre, mais elle a mis en place une ligne téléphonique d’urgence pour permettre aux gens de signaler tout abus de ce type.

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