Un mort, sept blessés, dont une jeune fille de 16 ans. C’est le bilan d’une bataille entre des gangs de passeurs rivaux, tous deux ayant leurs racines en Afghanistan, déclenchée le matin du 2 juillet 2022, dans la forêt de Makova sedmica, une colonie calme située juste à côté de la frontière nord de la Serbie avec la Hongrie, devenue un champ de bataille. Ces personnes sont des victimes collatérales. Des affrontements du genre sont légion au nord de la Serbie. En novembre de la même année, une fusillade a éclaté entre Marocains et Afghans en plein centre de la ville frontalière d’Horgos. Le bilan fait état de six blessés. En juin et juillet de cette année, un Afghan a été tué et cinq autres ont été blessés lors d’affrontements armés entre gangs de passeurs.
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Des groupes criminels albanais, dont celui des Xhemshiti, des jumeaux, Amir et Amar, de Pristina, la capitale du Kosovo, qui ont déjà enfreint la loi, sont les principaux fournisseurs de pistolets et de kalachnikovs utilisés par ces gangs de passeurs actifs dans le nord de la Serbie, rapporte BIRN, qui dit avoir fait une enquête pendant six mois sur ce dossier. Dans une photo, on voit d’ailleurs Amir Xhemshiti posant avec des membres du gang marocain de passeurs « Tetwani » opérant à Horgos, tous armés de kalachnikovs. Joint par le site BIRN (Balkan Investigative Reporting Network), Amir Xhemshiti a nié toute implication dans le trafic d’armes ou de personnes dans le nord de la Serbie. Selon ses explications, cette photo a été prise au moment où il tentait d’entrer illégalement dans l’UE, comme tout « autre Albanais confronté à beaucoup de difficultés et d’inquiétudes », avant d’être attrapé par des Marocains. « Après qu’ils m’ont attrapé, je leur ai donné de l’argent ; J’ai vu qu’ils avaient des armes et je leur ai demandé si nous pouvions prendre une photo ensemble », a-t-il déclaré’, assurant qu’il n’a aucune sorte de relation avec eux.
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“Tetwani” figure parmi les plus violents gangs de passeurs. Il serait dirigé par Mohammed Tetwani, également connu sous le nom de Mohammed Maghrebi, et basé à Horgos. Il aurait quitté la Serbie pour la Belgique. Il apparaît dans une vidéo de rap réalisée par les artistes tunisiens Lady Miro & Dadlee, filmée à Subotica et au QG du gang à Horgos. Dans une autre vidéo, on voit le lieutenant en chef de Tetwani, Hamza, dirigeant un groupe de réfugiés sous la menace d’une arme près de la frontière avec la Hongrie. Récemment, un autre gang marocain qui serait dirigé par un natif de Casablanca connu sous le nom de « Kazawi », a supplanté Tetwani au nord de la Serbie, rapportent des sources sur le terrain autour de Srpski Krstur, une colonie près de la rivière Tisa. Ce groupe contrôle désormais le trafic illicite de réfugiés et de migrants nord-africains. Son leader « Kazawi » s’est fait une solide réputation au point d’être célébré dans une chanson du rappeur tunisien Tati G13 ou par Google Maps qui présente une épingle « Kazawi » déposée à un point près de la rivière Tisa.
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Les gangs de passeurs assureraient le trafic de migrants avec la complicité de policiers corrompus. « Je crois que la corruption au sein de la police serbe pourrait aider les passeurs à se procurer des armes et faciliter leurs opérations », a déclaré Fatjona Mejdini, directrice de l’Observatoire des économies illicites en Europe de l’Est et du Sud de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC). Et d’expliquer : « Les passeurs se battent pour un marché qui s’est considérablement développé depuis 2022, et qui continue de croître chaque jour. Ainsi, le conflit entre eux s’est intensifié et pourrait encore s’intensifier. Dans ce type de commerce illégal, les armes sont un élément qui va de pair. »